Alors qu'il prépare activement "Valerian", son nouveau projet présenté comme le film français le plus cher de l'Histoire, Luc Besson, qui réside désormais fiscalement aux Etats-Unis, a poussé un coup de gueule au micro de Marc-Olivier Fogiel hier soir sur RTL. Dans son viseur, le vaste système des crédits d'impôt du cinéma, dont il ne pourra pas bénéficier s'il tourne le long-métrage en France alors qu'il prévoit d'employer plus d'un millier de personnes pendant six mois.
Le fondateur d'Europa Corp, studio français, a expliqué à la station de la rue Bayard qu'il ne peut pas bénéficier du crédit d'impôt au cinéma en raison de la nature spécifique de sa prochaine production. "J'aimerais beaucoup que ce film se tourne à Paris. Mais il y a un tout petit problème qui s'appelle les crédits d'impôt. En France pour les films français, ils sont de 20 % et pour les films étrangers de 30 %. Le seul problème, c'est que je suis un film français en langue anglaise, donc j'ai le droit à zéro en tant que film français. Et en tant que film étranger, j'ai droit à zéro aussi parce que le producteur est français !", a regretté Luc Besson.
Le scénariste a expliqué sur RTL que si le long-métrage se tourne en Hongrie, il récupèrerait à peu près 35 à 40% du budget global du film, 170 millions d'euros. "Ca fait une différence de 15 à 20 millions d'euros. C'est difficile, je suis patriote, mais 15 à 20 millions d'euros ça commence à faire un peu lourd", a-t-il prévenu. Luc Besson a déjà alerté les pouvoirs publics, le dossier est sur le bureau de François Hollande. S'il est contraint de tourner hors de France, il estime la perte de 30 à 50 millions d'euros pour le cinéma français et 900 emplois.