Un lancement à point nommé. Au deuxième jour du confinement général en France et à une semaine de l'arrivée de Disney+ dans l'Hexagone, l'Institut national de l'audiovisuel (INA) dévoile aujourd'hui sa nouvelle plateforme de SVOD* baptisée Madelen. A la fois vidéo et audio, cette nouvelle venue dans la galaxie SVOD prendra la suite d'INA premium, l'actuelle plateforme lancée en 2015, dont les abonnés seront automatiquement rebasculés vers Madelen. Pour son lancement, le nouveau service proposera pas moins de trois mois d'essai gratuits à tous ses nouveaux abonnés. A l'issue, il faudra débourser la modique somme de 2,99 euros par mois, soit autant que pour INA Premium.
Que retrouvera-t-on sur cette nouvelle plateforme multi-device à l'ergonomie léchée ? Près de 13.000 contenus, soit autant que Netflix, rassemblant aussi bien des séries vintage comme le "Fantômas" (1980) de Claude Chabrol, des célèbres documentaires tel que "Paris à tout prix" (2001) d'Yves Jeuland, des captations de spectacles et concerts, que des émissions culte de télé et de radio. Parmi elles, "Droit de réponse", "L'heure de vérité", "Apostrophes", ou encore, côté radio, "Radioscopie" de Jacques Chancel ou "Le tribunal des flagrants délires" de l'inénarrable Pierre Desproges.
"Notre offre a été totalement repensée", explique à puremedias.com Laurent Vallet, le patron de l'INA. qui vante une plateforme patrimoniale privilégiant désormais "la pertinence à l'abondance" et se voulant surtout "très éditorialisée". "Non pas par des algorithmes mais par des humains !", s'empresse de préciser le patron de l'INA, saluant le travail "passionné" des documentalistes et journalistes de son institution chargés de renouveler en permanence l'offre de Madelen.
Outre le rubricage original imaginé par ces derniers, ce parti pris éditorial sera aussi illustré par des "cartes blanches" laissées à des artistes venus commenter des archives ayant un sens particulier pour eux. Premiers à se prêter à l'exercice : le réalisateur Michel Hazanavicius, le groupe de musique électro Bon entendeur, ou encore l'actrice et réalisatrice Zabou Breitman, qui racontera par exemple la création par son père, le scénariste Jean-Claude Deret, de la série culte "Thierry La Fronde", en 1963.
Afin de s'adapter au contexte actuel, Madelen a également choisi de mettre à l'honneur dans les jours qui viennent des contenus en lien avec les programmes scolaires des jeunes Français confinés. Seront ainsi mis en avant des adaptations en fictions d'oeuvres littéraires, mais aussi des captations de pièces de théâtre au programme du bac de français. L'INA confirme ainsi sa volonté de toucher avec Madelen des jeunes publics déjà friands de ses percutantes pastilles distillées sur les réseaux sociaux. Objectif à terme pour la plateforme : la conquête de 50.000 abonnés et la transformation définitive de l'INA en un média patrimonial s'adressant à tous les Français.
* Service de vidéo à la demande par abonnement