Manu Payet rempile ! Ce matin sur Virgin, l'animateur de "Virgin Tonic" a annoncé à ses auditeurs sa décision de repartir pour une deuxième saison à la tête de la matinale de la musicale du groupe Lagardère. Après plus d'une décennie d'absence, l'acteur et humoriste avait fait son retour radio en septembre dernier. Au terme d'une première saison marquée par les confinements et des audiences orientées à la baisse par rapport à son prédécesseur, Camille Combal, Manu Payet a néanmoins décider d'enfoncer le clou une année de plus et s'en explique à puremedias.com.
Propos recueillis par Benjamin Meffre.
puremedias.com : Pourquoi repartir pour une deuxième saison à la tête de la matinale de Virgin ?
Manu Payet : Pour plusieurs raisons. Tout d'abord, j'ai tout simplement adoré retrouver la radio ! Cela a vraiment été une pure joie de reprendre le micro après tant d'années. J'ai surtout été super content d'être là pour les gens dans ce moment si particulier qu'on vient de traverser. Je suis divertisseur, un clown, depuis l'enfance, et je me suis donné pour mission d'apporter un peu de soleil et de sourire à tous ceux qui en avaient besoin. Durant cette crise sanitaire, la radio a, je trouve, retrouvé ses lettres de noblesse La radio, c'est avant tout un média d'accompagnement.
Est-ce qu'en montant à bord en septembre 2020, vous anticipiez que la saison serait aussi mouvementée ?
Manu Payet : Oui et non. On savait que cela allait être une saison pas banale du fait de la crise sanitaire. Mais durant le premier confinement, en mars 2020, j'avais beaucoup regretté de ne pas être à l'antenne car cela avait vraiment du sens à ce moment-là. C'est aussi pour cela que j'ai accepté le défi de Virgin et c'est aussi pour cela que je ne pouvais pas partir après une seule saison. Pourtant, j'avais dit au début : "Un an et basta !" (rires). Mais cela ne serait pas cool parce qu'on a réussi à fidéliser du monde alors même que Virgin est la seconde radio la plus écoutée en voiture, ce qui ne nous a pas aidé durant cette saison marquée par les confinements et le télétravail massif.
"Monter un morning, ça se fait sur le temps long"
C'est ce qui explique vos audiences en baisse cette saison selon vous ?
Oui, les gens ne sont plus là où ils écoutaient la radio avant ! Forcément, c'est plus compliqué. Malgré tout, on a plein de retours très positifs. Cela me touche énormément d'ailleurs. Cela confirme que j'ai bien fait de revenir. Nous avons été là pour donner de la force et du courage à tous ceux qui font, tous les matins. Je pense au boulanger, au personnel soignant, au prof qui enseigne en zoom à ses élèves.
Est-ce que vous avez trouvé la radio changée depuis votre première période des années 2000 sur NRJ ?
Si la radio a un côté immuable, je pense qu'elle doit savoir bouger aussi. Pour moi, aujourd'hui, il faut se libérer un peu du carcan de l'horloge. Sur Virgin cette saison, je me suis permis d'être pleinement moi, de faire les choses de manière plus naturelle, plus organique, plus dans l'instant. Les auditeurs sentent cette authenticité. Comme les boulangers, j'aime bien dire aux auditeurs qu'on prépare l'émission devant eux. Je pense aussi qu'on peut dire plus franchement les choses, dire ce qu'on aime et ce qu'on n'aime pas. Dans ma première carrière à la radio, c'était inenvisageable de dire d'un disque qu'il n'était pas fou. On a aussi le droit de râler à l'antenne ! C'est cette sincérité qu'on essaye de donner à Virgin Tonic. On veut parler de la vie des gens et se marrer de ce qu'on traverse. Avant, on ne parlait jamais de dehors. Il fallait que l'auditeur oublie ses problèmes en t'écoutant et il ne fallait surtout pas parler de sa vie. Je pense que tout cela est terminé. Il faut se différencier par l'humain. Face au plateforme de streaming et l'accessibilité de la musique aujourd'hui, on ne peut plus se contenter de dire par exemple que la star, c'est la musique, comme on me disait il y 20 ans. Ce que veulent les gens, surtout en temps de pandémie, c'est du lien, des voix, pas des algorithmes.
Vous avez gardé l'équipe et le format de Camille Combal. Pourquoi ?
Monter un morning et le faire exister sur une radio qui reste une marque récente, ça se fait sur le temps long. C'est Max Guazzini (l'un des fondateur de NRJ, ndlr), ce grand taulier, qui utilisait toujours l'image du paquebot. Cela demande beaucoup de temps. Quand tu as un nouvel animateur, ça met un petit bordel, et le bordel, il ne faut pas le mettre partout. Cette équipe était là depuis longtemps et avait réussi à créer un vrai lien avec les auditeurs. L'animateur précédent (Camille Combal, ndlr) a décidé de tirer sa révérence, je le remplace et je ne mets personne à la porte. Je suis arrivé le plus humblement possible. Je n'ai même pas changé le nom de l'émission, bien qu'à un moment j'avais pensé l'appeler Breakfast Club.
"J'ai envie de pouvoir avoir la tête dans le derchou"
Vous gardez donc la même team la saison prochaine ?
Oui ! Je suis hypercontent. On repart à fond avec cette équipe la saison prochaine. On a été là pendant la bataille. On ne va pas partir au moment où on sort la tête de l'eau.
Que voudriez-vous faire davantage pour cette saison 2 ? Plus d'évènements ? De délocalisations ?
Ah oui, ça serait génial ! Les délocs notamment, ça serait super ! Je veux aussi raconter davantage les histoires que je vis. Par exemple, je voudrais faire une émission spéciale depuis le plateau de tournage du prochain Astérix de Guillaume Canet (il jouera Ri Qi Qi, ndlr). On n'a jamais fait ça aux auditeurs. Je voudrais montrer les métiers du cinéma, que les techniciens puissent expliquer à l'antenne leur vie aux gens. Le but serait d'ouvrir une porte sur l'imaginaire et l'avenir.
Avez-vous des projets télé ?
Non, rien de spécial. Je lis des choses. Ce qui est bien c'est que ce retour en radio m'a en plus permis de continuer de travailler à côté, même si j'ai dû renoncer au film de Jean-Pierre Jeunet pour Netflix (Big Bug, ndlr) car c'était en début de saison.
Une diffusion de "Virgin Tonic" à la télévision, vous seriez pour ?
Moi, je suis plutôt pour la formule à l'ancienne. J'ai envie de pouvoir avoir la tête dans le derchou à l'antenne, avec mon café et ma voix grave qui s'éclaircit au fil de l'émission. Sinon, je mets une cravate et je vais le faire, mais à 20h50. Comme ça, je pourrais faire une grasse mat' (rires). Après, nous extrayons des moments de l'émission en vidéo pour alimenter nos réseaux sociaux et ça je le comprends. Mais je pense que l'absence d'images renforce le lien avec les gens. Moi, j'écoutais Max dans "Le Star Sytem" (de 1996 à 2001, ndlr) sur Fun Radio. Pendant très longtemps, on n'a jamais vu sa tête. Même pour les campagnes d'affichage de Fun, on voyait tous les animateurs sauf lui. Il avait un bandage sur la tête. C'était l'homme invisible et je peux vous dire que ça m'a bien rendu dingue ! (rires)