La hiérarchisation de l'information pose parfois problème. Hier, des voix se sont élevées contre les chaînes d'information en continu qui ont préféré retransmettre en direct l'arrivée du Vendée Globe plutôt que la manifestation pour le mariage pour tous. Un choix éditorial qui fâche : le 15 janvier dernier, ces mêmes antennes avaient été critiquées car jugées trop complaisantes à l'égard des manifestations contre le mariage pour tous. Alors que le directeur de BFM TV Hervé Béroud s'expliquait dans une interview à puremedias.com ce matin, une lettre d'un élu PS vient d'être révélée par le Lab d'Europe 1, demandant au CSA d'intervenir.
Sébastien Pietrasanta, député-maire socialiste d'Asnières-sur-Seine, interpelle directement Olivier Schrameck, le nouveau patron du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel. Dans sa lettre, l'élu se réfère à l'article 13 du code du CSA qui "assure le respect de l'expression pluraliste des courants de pensée et d'opinion dans les programmes des services de radio et de télévision, en particulier pour les émissions d'information politique et générale". M. Pietrasanta "tien[t] à alerter" les Sages "sur le traitement différencié dont ont fait preuve les manifestations des 13 et 27 janvier 2013 portant sur le mariage pour tous" selon lui.
Le parlementaire altoséquanais - c'est comme ça qu'on appelle les habitants des Hauts-de-Seine ! - compare alors la couverture médiatique de la manifestation anti-mariage pour tous du 13 janvier à la manifestation pro-mariage pour tous d'hier. "Le 13 janvier 2013 (...), la couverture (de la manifestation anti-mariage) a été largement assurée par la presse, notamment télévisuelle, alors même que les soldats français intervenaient au Mali depuis deux jours. Le 27 janvier 2013 se tenait à Paris une manifestation en faveur du projet de loi relatif au mariage pour tous. A deux jours du lancement de la discussion dans l'hémicycle, l'information devenait secondaire, relayée derrière l'arrivée d'une course sportive, au demeurant éminemment respectable."
M. Pietrasanta fustige le traitement de l'information "faisant d'une manifestation historique (...) un évènement de second plan". Il va plus loin, interrogeant Olivier Schrameck sur ce qui semble constituer pour lui une "rupture de pluralisme dans l'accès de l'information à nos concitoyens" et n'hésite pas à demander au patron de l'audiovisuel français "la transparence et la publication des temps de parole alloués à chacune des parties en présence" concernant "le traitement de l'information relatif au mariage pour tous".