"Je ne pars pas, je cherche du boulot". C'est par ces mots que Mathieu Kassovitz a (plus ou moins) démenti son intention de quitter la France, contrairement à ce qu'il avait affirmé mardi. "J'ai envie de bouger de France pour aller chercher créativement des choses que je ne trouve pas ici. Dans le contexte actuel du cinéma français, j'ai envie d'aller chercher la création ailleurs. J'ai besoin d'un cinéma qui me tire vers le haut, je ne le trouve pas en France" a tenu à expliquer le réalisateur de "L'Ordre et la Morale", hier soir, à Nicolas Poincaré sur Europe 1.
"Je ne pars pas, je cherche du boulot. Si vous avez du boulot en France, très bien, mais si c'est à l'étranger, très bien aussi" a tenu à préciser Mathieu Kassovitz. L'acteur et réalisateur a également évoqué le manque de place pour un certain type de cinéma en France, qui le pousse ainsi à aller voir ailleurs. "Qu'est ce que je fais à partir du moment où on me dit qu'on n'a pas besoin de mon film ? Je suis dans le film politique et il n'y a plus véritablement de place en France pour cela" regrette-t-il.
"Je ne ressens pas dans le cinéma français qui m'a construit l'énergie créative et cette volonté qu'on avait en France. On n'a plus cet élan créatif" a ajouté Mathieu Kassovitz. Des critiques déjà formulées mardi midi, sur le plateau de "La Nouvelle Edition" d'Ali Baddou sur Canal+. "(Le cinéma français) est vieillissant. Il essaye de copier un format qui n'est pas le sien. Le cinéma français, pour moi, n'a pas évolué depuis des années" déclarait-il.
C'est également sur le plateau de l'émission de Canal+ que Mathieu Kassovitz avait évoqué un possible départ de la France. "Je suis en train d'essayer de dégager de ce pays comme Depardieu, pas pour les mêmes raisons parce que malheureusement, je ne suis pas aussi riche que lui" lâchait-il, se justifiant par un blocage au niveau de l'inspiration. "Créativement parlant, j'ai du mal à continuer à travailler dans un pays qui a enfermé le cinéma dans une espèce de copie conforme d'un modèle américain" lâchait alors Mathieu Kassovitz.