Nouveau défi de taille pour Matthieu Noël à Europe 1 ! Après s'être frotté une première fois à l'actualité la saison dernière en tant qu'animateur de "Rien ne s'oppose à midi", l'humoriste prendra à partir de demain les commandes du "5h-7h" de la station du groupe Largardère. En pleine répétition, Matthieu Noël a accepté de se confier à puremedias.com sur ce nouveau challenge, évoquant au passage son possible retour en télévision.
Propos recueillis par Benjamin Meffre.
Question toute simple pour commencer : votre nouvelle émission aura-t-elle un nom ?
Matthieu Noël : Non, je crois que la nouvelle politique d'Europe 1 est désormais davantage d'associer une tranche à un nom de présentateur ou de présentatrice. Il n'y a donc plus trop de noms d'émission. Ceci dit, moi j'ai un petit nom que j'aime bien, pour faire un clin d'oeil à l'histoire d'Europe 1, c'est "Debout les copains", en référence à "Salut les copains" (émission mythique de la station, ndlr). On a d'ailleurs créé un petit jingle musical spécial "Debout les copains", "DLC", qu'on passera à l'antenne.
A quoi va ressembler ce nouveau 5h-7h ?
Il y aura toute l'info qu'on a envie d'entendre. Il n'est pas question de réinventer le genre avec quelque chose qui ne soit que dans l'humour. On va retrouver les rendez-vous classiques des journaux, pour avoir l'info et toute l'info, de manière approfondie. J'aurai par ailleurs une interview de 5 minutes sur l'actu où on rigolera assez peu, sauf si l'actu s'y prête. L'interview pourra être économique, politique, et sera tournée vers l'auditeur. De manière générale, il y aura de l'info aux quatre coins de cette petite matinale. Après, si je suis là, cela signifie qu'il y aura aussi mon ton. Je vais essayer de jouer avec la bande qui m'entoure.
"Eva Roque sera là en fil rouge avec Céline Da Costa"
Justement, qui la composera ?
Il y aura Eva Roque qui sera avec moi tout au long de l'émission et qui aura trois chroniques. Elle sera là en fil rouge avec Céline Da Costa, la meneuse de jeu, qui fera aussi la météo. Ce seront en quelque sorte mes "drôles de dames" (rires). Je serai aussi accompagné par tous les membres de la rédaction qui viendront régulièrement dans le 5-7. J'ai par exemple la chance d'avoir à 5h50 un plateau composé de l'équipe Culture et nouvelles technologies de la station, une équipe que je connais bien et avec laquelle j'aime tant jouer. Ils nous éclaireront sur quel film aller voir ou pas, quel disque écouter ou quelle sortie culturelle faire... etc.
Nous aurons aussi une chronique "Histoire" à 6h14 tous les jours avec Fabrice d'Almeida qui s'appellera "C'est historique", du nom de cette expression qu'on entend à tort et à travers aujourd'hui. Fabrice prendra une actu du jour, et vérifiera si c'est véritablement si historique que cela. Ce sera une sorte de fact-checking historique. A 6h45, nous aurons une autre bande pour traiter les grands thèmes politiques, économiques et médias. Nous aurons toujours Eva Roque, qui va faire "Quoi regarder à la télé" ce soir. Axel de Tarlé, mon fidèle Dauphin d'or 2003 du meilleur journaliste économique (rires), qui sera avec moi pour éclairer nos auditeurs sur un point économique du jour. Et, en politique, on aura Michaël Darmon, qui a rejoint la station cette année, et qui nous éclairera sur les coulisses des partis et de ce qu'il se passe en politique.
Toutes ces personnes seront présentes chaque jour en direct ?
Oui, ma volonté pour ce 5-7, c' était d'avoir un minimum de choses enregistrées en amont pour que ce ne soit pas froid. Quand on se réveille, je pense qu'on a envie d'entendre des gens qui soient physiquement là. Je voulais qu'ils puissent interagir avec moi et ce sera le cas !
Aurez-vous toujours un billet d'humeur ?
Moi j'aurai un petit billet d'humeur à la fin. Évidemment, je ne pouvais ne pas en avoir un (rires). Surtout, je l'ai placé assez opportunément juste avant le passage d'antenne avec Nikos pour pouvoir faire, vous l'imaginez, un petit débrief de la matinale de Nikos. Cela s'appellera "Le meilleur est à venir". Je vais probablement charrier un petit peu ce qu'il s'est passé dans la matinale de la veille, que cela concerne Nikos ou un autre intervenant de sa matinale.
Par contre, vous n'interviendrez plus dans la matinale comme la saison passée ?
Non.
"On peut d'ores-et-déjà rassurer les auditeurs assoiffés d'actu : l'actu sera au rendez-vous"
Passer au 5-7, c'est une promotion pour vous ?
Ce n'est pas une promotion. Je ne le vis pas comme cela. Il y a plus de temps d'antenne mais c'est surtout un autre exercice qui nécessitera probablement un temps d'adaptation. Une demi-heure l'année dernière, c'était déjà intense, donc là, il va falloir tenir la distance en termes de concentration. Pour moi, c'est une étape dans ce sens là. Ce n'est pas une promotion mais plutôt un défi physique (rires).
Avec Nikos Aliagas, vous incarnez la nouvelle tonalité moins journalistique que la direction veut donner à ses matins. N'avez-vous pas peur de déboussoler les auditeurs traditionnels d'Europe 1, très friands d'actualité pure ?
Sur le papier, peut-être que Matthieu Noël suivi de Nikos Aliagas, peut être déstabilisant. Mais en écoutant les maquettes de mon émission ou de celle de Nikos, je pense que l'on peut d'ores-et-déjà rassurer les auditeurs assoiffés d'actu : l'actu sera au rendez-vous ! En ce qui concerne ma tranche par exemple, nous aurons des journaux toutes les demi-heures. Ils seront aussi denses qu'auparavant. Il n'est pas question de rogner sur l'actu pour se permettre de déconner. Mon but est d'amener une couleur rieuse à l'ensemble et que l'on se réveille dans la bonne humeur, mais dans les interstices qui me sont laissés. J'insiste !
Avec Christophe Hondelatte, vous l'êtes l'un des rares survivants de la grille de la saison dernière. Quel est votre secret pour survivre à Europe ?
Les magouilles (rires). Pas du tout. Plus sérieusement, je ne sais pas. Moi, je suis un enfant d'Europe 1. Je n'ai connu qu'Europe 1. Ils se sont peut-être dit que c'était bête que je parte juste après une année où j'avais fait un nouvel exercice et où on avait découvert que, peut-être, je pouvais mener une émission, et donc avoir un peu plus d'utilité sur l'antenne. Et puis, c'est aussi une question de projet. Ce 5-7, c'est quelque chose que j'ai envie de faire et qui va être à mon avis très marrant à faire. Pour revenir à votre question de tout à l'heure, il ne constitue pas une promotion en termes de carrière, mais une progression pour moi en termes de boulot, d'exercice. Encore une fois, je fais quelque chose de nouveau.
"Le 16h-18h d'Europe 1 n'a jamais été d'actualité"
Vous qui avez été longtemps chroniqueur, vous êtes désormais à l'aise avec ce rôle de chef de bande ?
Longtemps, je n'étais tellement pas à l'aise avec cela que les premières fois où il a été question que je présente une émission, il y a deux ans, je voulais absolument co-présenter l'émission. Je ne voulais absolument pas être tout seul. Avec Eva Roque, on avait fait des pilotes qui n'étaient pas très concluants car je n'assumais pas le rôle de leader. En fait, c'est idiot. A un moment, il faut l'assumer, ne serait-ce que pour mieux mettre en valeur les autres et ne pas se marcher dessus. Je me suis finalement dit qu'il fallait arrêter de tergiverser. Je me suis dit : "Tu vas le faire et on verra ce que cela donne". Finalement, je suis assez à l'aise dans l'exercice, tant que j'ai une bande autour de moi. Je ne pourrais pas être tout seul.
La précédente direction réfléchissait à vous offrir à terme le fameux 16h-18h d'Europe 1. Est-ce que la nouvelle direction vous l'a proposé et est-ce que cette tranche vous intéresse ?
Cette tranche du 16h-18h est tellement complexe que je ne m'estime pas du tout avoir assez de background pour me positionner à cette heure-là. Ce n'est pas du tout une envie que j'ai eue. Vous dites qu'on me l'a proposée, c'est vous qui le dites ! Tellement de choses ont circulé. D'après ce qu'on entend et si on se fie aux rumeurs, on a proposé tout à tout le monde. Le 16h-18h n'a jamais été d'actualité.
"Rien n'est fait pour "Quotidien"
On annonce votre arrivée dans "Quotidien" sur TMC à la rentrée. Vous confirmez ?
Non, je suis en contact avec Laurent Bon, le producteur de l'émission, avec qui on s'entend bien. Mais rien n'est fait pour "Quotidien". Je dois voir avec la masse de travail que j'ai ici. Rien n'est établi et c'est une information que je ne suis pas en mesure de confirmer aujourd'hui.
Plus globalement, est-ce qu'un retour à la télé vous intéresserait ?
Non dans l'absolu, oui dans des conditions très précises. Il n'y a pas du tout de volonté de ma part de retourner à la télé pour faire de la télé. C'est uniquement s'il y a le bon projet, la bonne idée, la bonne équipe et la bonne entente. Et ce serait pour une collaboration forcément ponctuelle.
"Je dirige maintenant une écriture de série"
Nous avions cru comprendre que vous aviez levé le pied en télévision pour pouvoir avancer sur un projet au cinéma. Où en êtes-vous ?
Tout à fait. Je dirige maintenant une écriture de série. L'année dernière, le projet a été lancé pendant que j'étais en pleine saison avec Europe 1, le matin et à midi. Je n'avais donc pas la possibilité d'écrire. La société de production a donc embauché un auteur pour la série et pour l'instant, je suis "en mode relecture". Comme ce projet avance, je reste dessus et mets entre parenthèses les autres pour l'instant.
Quel sera le genre de cette série ?
C'est de la science-fiction, de l'anticipation. Ca n'a donc rien à voir avec ce que j'ai pu montrer à l'antenne, avec ce que les gens connaissent de moi. Il y a cependant peut-être une touche d'humour, d'humour noir, mais ce n'est pas du tout une comédie.
Le projet a été signé par une chaîne ?
Non, ce n'est pas du tout signé. Il y a une production qui s'en occupe et nous sommes en négociation avec des diffuseurs.