Donald Trump est furieux. Cette semaine, le président américain a publié deux tweets sur le vote par correspondance, assurant qu'une généralisation de ce procédé - qu'il a pourtant utilisé lui-même à plusieurs reprises - était un danger pour la démocratie. Deux tweets qui ont, pour la première fois, été accompagnés d'un fact-check par Twitter.
Sans surprise, le président américain s'est agacé de ce contrôle de sa parole, accusant le réseau social d'"étouffer la liberté d'expression". Il a profité de l'occasion pour taper sur les réseaux sociaux, les accusant de défavoriser et de censurer les opinions conservatrices. "Les Républicains ont le sentiment que les réseaux sociaux font complètement taire les voix conservatrices. Nous proposerons des lois fortes, ou nous les fermerons, plutôt que de les laisser y parvenir", a tweeté le président.
Pris à partie, Jack Dorsey, le patron de Twitter, n'a pas dévié de sa position quant à la mise en ligne de fausses informations dès qu'elles sont liées à des élections. "Au bout du compte, une personne doit répondre des actions de notre entreprise, et cette personne, c'est moi. Merci de ne pas impliquer les employés dans cette histoire", a commencé Jack Dorsey, qui s'est récemment illustré en annonçant un don d'un milliard de dollars pour lutter contre le coronavirus.
"Nous continuerons de souligner les informations incorrectes ou contestées qui sont liées à des élections, dans le monde entier. Et nous admettrons avoir commis des erreurs si nous en commettons. Cela ne fait pas de nous des 'arbitres de la vérité'. Notre volonté est de proposer des informations contradictoires et de laisser les gens se faire leur propre opinion. Il est impératif que nous fassions preuve de plus de transparence afin que les gens comprennent le raisonnement qui explique nos actions", a-t-il ajouté.
Dans cette optique, il a indiqué que les tweets du président avaient été accompagnés d'un fact-check car "ils pouvaient laisser penser aux gens qu'ils n'avaient pas besoin de s'inscrire pour recevoir un bulletin de vote, alors que seuls les électeurs inscrits sur les listes électorales en reçoivent".