Twitter a sévi. Hier, Donald Trump s'est lancé dans une nouvelle attaque contre le vote par correspondance, une cible qui continue d'étonner ses opposants car le président américain a lui même eu recours à ce procédé ces dernières années, et parce que rien ne prouve qu'il favorise les démocrates, au contraire.
Dans deux tweets, l'ancien animateur de "The Apprentice" a affirmé - sans l'ombre d'une preuve ou d'un argument - que le vote par correspondance serait forcément "substantiellement frauduleux" s'il était généralisé pour la présidentielle de novembre prochain. "Les boîtes aux lettres seront cambriolées, des bulletins falsifiés et même imprimés illégalement et signés frauduleusement", a-t-il prévenu, avant de diffamer le gouverneur de Californie.
"Il envoie des bulletins à des millions de gens, n'importe quelle personne qui habite dans l'état, peu importe qui ils sont ou comment ils sont arrivés, en recevra un. Cela sera suivi par l'intervention de professionnels qui diront à ces gens comment et pour qui voter, alors que beaucoup d'entre eux n'ont même jamais envisagé de voter auparavant ! Ce sera une élection truquée ! C'est hors de question", a lâché Donald Trump hier soir.
Mais quelques heures plus tard, ces tweets étaient accompagnés d'un avertissement de Twitter. Précédé d'un point d'exclamation, il propose aux utilisateurs de la plateforme de "tout savoir sur le vote par correspondance" et les emmène vers un article de CNN qui va à l'encontre des propos du président. Sans surprise, ce dernier n'a pas tardé à faire part de sa colère de se voir contredit de la sorte.
"Twitter intervient désormais dans l'élection présidentielle de 2020 ! Ils disent que ma déclaration sur le vote par correspondance, qui va conduire à une corruption et des fraudes massives, est incorrect, en se basant sur les fake news de CNN et le 'Washing Post' d'Amazon. Twitter étouffe complètement la liberté d'expression et moi, en tant que président, je ne laisserai pas cela se produire !", a-t-il prévenu.
La prise de position de Twitter a intervient alors que le site de micro-blogging a été publiquement pris à partie par un homme, Timothy Klausutis, en fin de week-end. Il y a 19 ans, la femme de ce dernier est morte dans un tragique accident que le président a remis sur la place publique ces dernières semaines, en affirmant qu'un ancien parlementaire, désormais animateur télé, l'aurait en fait assassinée.
Une affirmation basée sur rien, si ce n'est des sous-entendus et des déductions fantaisistes, qui a poussé Timothy Klausutis à demander à Twitter de supprimer les tweets du président concernant son épouse car ils contrevenaient aux règles de la plateforme. Pour l'heure, le site n'a pas obtempéré, mais il semble avoir décidé que les dérives du président américain ne pouvaient plus être publiées sans aucun contrôle de sa part.