Donald Trump craque. Dans une interview accordée, ce mardi 11 avril 2023, à la chaîne américaine Fox News, l'ancien président des États-Unis (2016-2020) a pris pour cible Emmanuel Macron. "Macron, qui est un ami, est avec la Chine en train de lui lécher le cul", a déploré le milliardaire, accusant de surcroît l'administration de son successeur Joe Biden d'avoir considérablement affaibli le leadership des États-Unis sur la scène internationale, au point de perdre le soutien de ses alliés traditionnels.
Le Républicain a été amené à commenter le déplacement du président de la République française en Chine et son appel lancé - dans "Politico" et "Les Échos" - à l'Union européenne à ne pas être "suiviste" de l'Amérique de Joe Biden ou de la Chine de Xi-Jinping sur la question de Taïwan.
"Le paradoxe serait que (...) nous nous mettions à suivre la politique américaine, par une sorte de réflexe de panique", a déclaré Emmanuel Macron. "La question qui nous est posée à nous Européens est la suivante (...) Avons-nous intérêt à une accélération sur le sujet de Taiwan ? Non. La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devrions être suivistes sur ce sujet et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise".
Le chef de l'État a plaidé, dans le même temps, en faveur une "autonomie stratégique" de l'Union européenne, qu'il perçoit comme "une troisième superpuissance". La traduction des propos du chef de l'État, un temps mise en doute, a été certifiée ce 11 avril par Marion Solletty, directrice de la rédaction France de "Politico".
Il faut dire que les commentaires d'Emmanuel Macron ont irrité nombre d'analystes et de responsables politiques des deux côtés de l'Atlantique. Des retombées telles que l'Élysée a été contraint, raisons diplomatiques obligent, de préciser dans un communiqué les propos du chef de l'exécutif.
"Les États Unis sont nos alliés tandis que la Chine est à la fois partenaire, concurrent et rival systémique", a pris soin de préciser le Château pour ne froisser aucun acteur. L'administration Biden avait cherché lundi à dédramatiser la polémique, estimant que les États-Unis entretenaient une "relation bilatérale formidable" avec la France. "Toutes ces réactions montrent combien la voix de la France compte pour la stabilité et la paix dans la région", a estimé Chihchung Wule, représentant de Taipei ce mercredi 12 avril sur Radio Classique. Et, a-t-il ajouté, "nous espérons que la France puisse jouer un rôle encore plus positif et s'engager davantage".