Réaction après le rappel à l'ordre. Hier soir, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a mis en demeure la chaîne russe francophone RT France, disponible sur les box Free et Orange. Le CSA a épinglé le média pour des manquements à l'honnêteté, à la rigueur de l'information et à la diversité des points de vue dans le journal télévisé de 11h du 13 avril dernier, consacré à la situation en Syrie.
Les Sages ont pris cette décision à la suite "d'une instruction ayant donné lieu à une procédure contradictoire avec RT France". "Au cours de ce journal a été diffusé un sujet intitulé 'Attaques simulées' contestant la réalité des attaques à l'arme chimique dans la région syrienne de la Ghouta orientale et attribuant au groupe 'Jaysh al Islam' l'initiative d'une mise en scène des effets des attaques sur la population", a précisé le CSA. Le gendarme de l'audiovisuel a observé que la traduction orale de témoins syriens ne correspondait en rien à ce qu'ils exprimaient à l'antenne. Enfin, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a jugé que le traitement de la situation en Syrie était déséquilibré, "sans que les différents points de vue aient été exposés".
Dans un communiqué adressé à puremedias.com, RT France "prend note de la mise en demeure" et "reconnaît une erreur technique dans la correspondance des pistes de sons qui contenaient la traduction orale en français d'une interview en plusieurs parties d'un témoin syrien". La chaîne russe assure cependant avoir bien retranscrit le témoignage tel qu'exprimé dans l'intégralité de la vidéo.
"Le président du CSA, monsieur Schrameck, m'a informé de cette mise en demeure. La mauvaise association entre la traduction et une vidéo spécifique diffusée le 13 avril dernier était une erreur purement technique, qui a été corrigée", déclare Xenia Fedorova, patronne de RT France, dans le communiqué, ajoutant : "Nous maintenons que RT France couvre tous les sujets, y compris le conflit en Syrie, de la manière la plus équilibrée, en donnant la parole à toutes les parties". Pour conclure, la dirigeante souligne avoir "convenu de continuer à travailler de manière productive avec le CSA pour maintenir la qualité supérieure de (leurs) contenus".