La riposte d'Audrey Pulvar ! Ce samedi, Le Monde a publié sur son site une tribune de la journaliste dans laquelle elle appelle à faire bloc face au Front national et déplore l'absence de mobilisation face à la présence de Marine Le Pen au second tour. Mercredi dernier, la présentatrice a été mise à l'écart de l'antenne de CNews, après avoir signé une pétition contre la candidate du parti frontiste.
Dans ce texte, Audrey Pulvar compare la réaction du 21 avril 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen a accédé au second tour face à Jacques Chirac , à celle du dernier résultat de la présidentielle avec Marine Le Pen et Emmanuel Macron. "Dans les rues ce 1er mai 2002, djembés, jeunes motivés, bambins sur les épaules-à-papa, slogans : 'C'est pas les sans-papiers, c'est pas les immigrés, c'est Le Pen qu'il faut virer !' Et l'inquiétude. On se cherche, on se reconnaît, on est ensemble. Pour dire non", démarre la journaliste, pointant du doigt en 2017 "l'abyssal silence de rues vides et la tentation d'une rageuse abstention."
"Hier, le courage de journalistes comme Paul Nahon, Bernard Benyamin ou Anne Sinclair devant le jeu dangereux d'une profession fascinée par les outrances d'un parti alors tout à fait contournable, résistible. Aujourd'hui ?", s'interroge l'ancienne animatrice de "Pop Up", avant d'aborder son cas personnel : "L'acceptation, principe de neutralité oblige, d'un phénomène, le succès de l'extrême droite, que nous, journalistes, avons contribué à créer depuis trente ans. Au nom de ce principe et afin de protéger du soupçon mes consoeurs et confrères, dont je loue le professionnalisme, inattaquable, il était prévisible que je sois écartée de l'antenne jusqu'à nouvel ordre."