À la tête de deux quotidiennes, "N'oubliez pas les paroles !" sur France 2 et "La bande originale" sur France Inter, Nagui a pour ambition de concrétiser en 2023 son projet de relancer "Intervilles", qu'il a animé pour la première fois en 2004 sur France 2. Il produira et présentera le programme en duo avec Bruno Guillon avec qui il a déjà animé "Tout le monde joue..." sur la Deux. L'émission mythique créée par Guy Lux et Claude Savarit fêtera l'année prochaine ses 60 ans.
Propos recueillis par Ludovic Galtier
Vous aviez annoncé il y a trois ans, en décembre 2019, le retour d''Intervilles' sur France 2. Comment imaginez-vous ressusciter cette émission culte 60 ans après sa création par Guy Lux ?
Vous avez bien vu, vous êtes le premier à avoir vu que l'émission fêtera ses 60 ans en 2023, bravo ! (sourire). On y travaille de la même manière que le pâtissier Christophe Adam a revisité les éclairs en en créant de tous les parfums ou que Fiat a réussi son pari de faire oublier la taille réelle de la Fiat 500 avec une voiture 100% électrique, 100% moderne. "Intervilles" est une marque : deux villes vont s'affronter, cette règle là est immuable. Ensuite, tout ce qui va se passer va être extrêmement moderne dans son rythme, dans son tempo, dans son habillage, dans sa mécanique.
Pouvez-vous nous en dire plus ?
Il y a des valeurs aujourd'hui à respecter qui ne l'étaient pas forcément à l'époque. Je pense, par exemple, aux normes de parité. Jusqu'ici, il y avait énormément d'épreuves de mecs. Puis, quand des femmes étaient candidates, c'était souvent ridicule avec des épreuves de t-shirts mouillés pour que l'on voit des fesses et des seins sans jamais l'avouer. Sans compter évidemment le traitement des animaux. Il est hors de question pour moi qu'un animal souffre, périsse ou soit maltraité pendant une émission. Et oui, par le passé, j'ai fait des émissions avec des chiens, des chats, des tigres, des serpents, j'étais un viandard. Qui n'évolue pas ? "Intervilles" aussi doit vivre avec son temps.
"Le générique d''Intervilles' sera une création originale"
Comment allez-vous compenser l'absence de vachettes ? Seront-elles en 3D comme les tigres de "Fort Boyard" ?
Il n'y aura pas de vachettes en 3D, il y aura une vachette... mais pas de vachette (il sourit sans en dire plus).
La vachette restera-t-elle l'emblème de l'émission ?
Oui.
Le titre mythique "Shanana" restera-t-il le générique de l'émission ?
Je ne peux pas en parler mais le générique sera une création originale.
À l'annonce du projet, en décembre 2019, Olivier Minne et Valérie Bègue étaient pressentis à l'animation avec Bruno Guillon. Depuis, l'épidémie de covid-19 est passée par là. Finalement, vous animerez l'émission en duo avec l'animateur de la matinale de Fun Radio. Pourquoi ce changement d'incarnation ?
Pour l'instant, on est parti pour le faire Bruno Guillon et moi. J'ai envie d'apprendre de lui (rires). L'animer n'était pas le projet au départ mais à force de travailler dessus, j'ai de plus en plus envie et surtout l'envie de présenter une émission avec lui. Avec Bruno, on avait déjà animé un "Tout le monde joue..." en direct un mardi soir sur France 2. Rassurez-vous, tout est très clair avec Olivier Minne et Valérie Bègue...
"Nous n'avons plus les moyens de faire 'Intervilles' en direct"
Confirmez-vous que l'émission ne sera pas en direct ?
Oui, le direct ne va pas être possible. J'adore le direct, j'en fais tous les jours pendant une heure et demi mais au vu des coûts de production de ces émissions-là, on n'a plus les moyens de faire du direct et encore moins ville par ville.
Sans le direct, l'émission ne risque-t-elle pas de perdre de son charme ?
C'est à moi de faire en sorte que l'on oublie que ce n'est pas en direct.
Quid du lieu de tournage de l'émission ? Le nom du Futuroscope de Poitiers a été évoqué par la presse avant d'être démenti...
Je ne peux rien dire sur le lieu.
Pour être complet, s'agira-t-il, comme par le passé, d'une série d'émissions hebdomadaires pour une diffusion dans la grille d'été ?
On partirait sur une programmation en prime time de plusieurs numéros, dont le nombre n'est pas encore défini. L'idéal est que l'émission soit diffusée toutes les semaines l'été. Cela dit, je tiens tout de même à le redire : ce n'est pas encore signé. Ce qui me saoule, c'est que l'on annonce le retour d''Intervilles' comme si c'était fait. Tout le monde en a envie mais pour être très honnête, aucun contrat n'est signé, aucune commande n''est passée, aucune date de diffusion n'est prévue. En tout cas, si cela a abouti, il n'y en aura pas qu'un mais il n'y en aura pas dix non plus.
"S'il y a une chose qui me démange, c'est l'humour et l'humeur"
Le retour de "Jeux sans frontières", autre émission mythique de la télévision, avait aussi été annoncé en juin 2019. Vous deviez en être l'animateur. Est-ce toujours d'actualité ?
Non, ce n'est pas d'actualité.
Après le succès de la "Star Academy", la célébration à venir des 20 ans de "Nouvelle Star" sur M6, "The Artist" a-t-elle une chance de revenir à l'antenne ou est-elle définitivement abandonnée ?
On ne peut pas dire plus jamais mais en tout cas, je crois que j'y ai mis tellement de coeur, que j'ai énormément souffert du résultat. J'étais à 2.000% dedans, et là en direct toutes les semaines. Ça m'a fait mal ! Je n'en veux à personne si ce n'est à moi-même. Il y a plein de leçons à en tirer. De là à être suffisamment cicatrisé pour repartir au combat. Là aujourd'hui, je vais être très franc, non ! Mais un jour, peut-être ! Ce qui est sûr, c'est que l'on a suffisamment d'auteurs-compositeurs-interprètes en France mais j'attendrais qu'ils soient révélés pour les inviter dans "Taratata" (rires).
Avez-vous des projets d'émission pour l'année à venir ?
J'ai toujours des envies de spéciales. S'il y a une chose qui me démange, c'est l'humour et l'humeur. Je sais ce que j'ai envie de faire passer. Dans un premier temps un sourire, idéalement un éclat de rire. Mais je ne sais pas encore par quel vecteur : si c'est par la fiction, la comédie, une sitcom, le jeu, le divertissement, des programmes courts... J'ai envie d'amuser la galerie et de m'amuser. Je ne sais pas dans quel sens il faut le dire. Mais pour finir, je trouve que le succès de "La bande originale" sur France Inter prouve qu'il y a deux millions de gens (826.000 auditeurs par quart d'heure moyen, ndlr), qui tous les jours ont envie de s'amuser en écoutant la radio, donc pourquoi pas en regardant une émission télé. C'est quelque chose qui me travaille.