Où en est le sport féminin à la télévision ? C'est en substance la question que Bénédicte Tassart et Benjamin Meffre ont posé hier soir dans "Les dessous de l'écran", à partir de 19h10 sur RTL. A l'occasion du récent début du Mondial féminin de football vendredi soir, ils recevaient Nathalie Sonnac, membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel, en charge du dossier du sport féminin à la télévision.
"Ca progresse !", s'est d'abord félicitée Nathalie Sonnac à propos du nombre de compétitions féminines diffusées à la télévision. En 2012, seules 7% des retransmissions de compétitions sportives étaient ainsi consacrées à du sport féminin. Aujourd'hui, les chiffres varient entre 18 et 20%. "C'est une augmentation remarquable. Il faut aller plus loin. Il faut qu'on passe cette barre des 20%. Cette médiatisation de la Coupe du monde féminine va pouvoir nous aider à dépasser ce plafond de verre des 20%", a estimé la membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel.
Se félicitant des bonnes audiences générales du sport féminin à la télévision - à l'image du match d'ouverture du Mondial féminin, Nathalie Sonnac s'est félicitée du cercle économique vertueux qui se met en place grâce à elles. "La médiatisation est la clé de voûte de cet écosystème vertueux. C'est elle qui enclenche la mécanique", a-t-elle ajouté, estimant que les patrons de chaînes étaient désormais "convaincus" car "les résultats sont là". "Il est aussi vertueux dans la pratique sportive parce que l'on constate depuis plusieurs années l'augmentation du nombre de licenciées en basket ou en football", a souligné la Sage de l'audiovisuel.
Au cours de ce même entretien, Nathalie Sonnac a confirmé étudier la possibilité d'ajouter des compétitions féminines dans la fameuse liste des évènements "d'importance majeure" obligatoirement diffusés en clair à la télévision française. L'idée serait en fait de "dé-genrer" cette liste.
Interrogée sur les récents propos d'Alain Finkielkraut concernant le football féminin, Nathalie Sonnac lui a conseillé de se "concentrer sur la philosophie". "C'est assez décalé par rapport à ce qu'il se passe aujourd'hui (...) C'est son avis. Au nom de la liberté d'expression, chacun dit ce qu'il souhaite", a-t-elle commenté.
Ecoutez l'intégralité des "Dessous de l'écran" du dimanche 9 juin 2019.