En route vers Pyeongchang. Du 9 au 25 février 2018, France Télévisions diffusera les Jeux Olympiques d'hiver qui se dérouleront en Corée du Sud. Dès 2h du matin, les chaînes du service public se mobiliseront pour 13 heures de direct non-stop afin de diffuser un maximum d'épreuves sportives. A cette occasion, le service des sports du groupe a organisé jeudi un petit-déjeuner de presse avec les journalistes et les commentateurs de l'évènement. Ainsi, Alexandre Pasteur et Luc Alphand étaient présents pour parler du ski alpin, tandis que Nelson Monfort et Philippe Candeloro ont évoqué leur discipline, le patinage. Quelques semaines avant les JO d'hiver, puremedias.com a échangé avec l'inoxydable Nelson Monfort.
Propos recueillis par Florian Guadalupe. L'entretien s'est déroulé jeudi 14 décembre.
puremedias.com : Comment vous préparez-vous pour ces Jeux Olympiques d'hiver en Corée du Sud et notamment pour votre discipline, le patinage ?
Nelson Monfort : Avec beaucoup de documentation, en suivant naturellement toutes les compétitions du Grand Prix qui a eu lieu jusqu'à la semaine dernière. Puis, il va y avoir le championnat d'Europe à Moscou qui va être diffusé en prologue des JO dans un mois. Je dirai que c'est une préparation quasi-quotidienne.
"Le jour où j'aurai perdu cet enthousiasme, j'arrêterai ce métier."
Vous avez toujours le même enthousiasme à commenter les JO !
Je crois que ça se voit. J'ai souvent dit par rapport à ce type de question que le jour où j'aurai perdu cet enthousiasme, j'arrêterai ce métier. Je pense que c'est un métier d'enthousiasme, de passion. Si j'en juge par les retours des téléspectateurs, on veut encore de moi pour quelques années. J'en suis très heureux.
Quelles sont les principales difficultés à commenter un sport comme le patinage ?
La plus grande difficulté consiste à ne pas être trop bavard (rires). Il ne faut pas laisser trop parler son enthousiasme qui est réel. Le patinage est un sport qui s'accommode de laisser parler la musique, laisser entendre la musique.
"J'ai des craintes par rapport à ces différentes hyènes qui sont toute la journée en train d'attendre le moins dérapage ou mot de travers."
Pour ces JO, vous retrouvez aussi votre comparse de toujours, Philippe Candeloro !
C'est un bonheur ! Je pense que ça se verra à l'antenne. Nous sommes amis dans la vie. On se voit pendant l'année, ce qui n'est pas si courant avec des consultants. On joue au golf ensemble. On est partenaire de deux associations ensemble. C'est un garçon dont j'apprécie beaucoup les qualités humaines et professionnelles.
Au cours du petit-déjeuner de presse, Philippe Candeloro a fait part de sa volonté de préserver sa liberté d'expression à l'antenne de France Télévisions. Il faisait référence aux précédents JO d'hiver en 2014 où on lui avait reproché certaines de ses blagues. Avez-vous une crainte cette année sur ce qu'on vous laissera dire à l'antenne ?
S'il faut répondre par oui ou par non à cette question, je réponds oui. Je n'ai pas de crainte par rapport à France Télévisions qui nous a toujours soutenus. J'ai des craintes par rapport à ces différentes hyènes, il n'y a pas d'autres mots, qui sont toute la journée en train d'attendre le moins dérapage ou mot de travers. Je sais que Philippe - il me l'a dit plus d'une fois - a peur de ça. Philippe se contrôle. Et c'est là où je trouve ça dommage. Parce que cette spontanéité qu'il a, jamais la moindre méchanceté, c'est ce que les gens aiment. Je réponds honnêtement. Je préférerais répondre non. Je n'ai pas de crainte par rapport à France Télévisions, qui l'a toujours soutenu, sinon ils ne l'engageraient pas. Mais j'ai cette crainte pas seulement pour les JO, mais pour toutes les épreuves de patinage qu'on retransmet.
"Je suis réaliste, entre 3h et 5h du matin, on ne va pas toucher le plus grand nombre."
Êtes-vous frustré que le patinage soit diffusé en plein milieu de la nuit ?
Oui. Ce n'est malheureusement pas de notre fait. C'est le fait que le CIO (Comité international olympique, ndlr) a accepté, ce qu'il n'aurait jamais dû accepter. D'ailleurs, physiologiquement, parce qu'il faut arriver deux heures avant, les patineurs vont arriver à 5h du matin pour une épreuve qui débutera à 7h. C'est beaucoup trop tôt, ça ne va pas. Ca ne s'est jamais fait, jamais vu. Jamais, jamais, jamais ! C'est toujours l'après-midi ou le soir.
Pourquoi le CIO a accepté de le faire si tôt le matin ?
Ce sont les télés américaines. C'est pour satisfaire la chaîne NBC qui paye une grande partie du budget. Il faut que ce soit en prime-time en Amérique. Ils payent plus que l'Europe. C'est exactement à cause de ça. Heureusement, les épreuves seront rediffusées dans les conditions du direct sur France Télévisions en journée. Le patinage, c'est aussi du spectacle et ça peut se suivre en différé. Mais je suis réaliste, entre 3h et 5h du matin, on ne va pas toucher le plus grand nombre. En revanche, sur la rediffusion, j'espère qu'on touchera davantage de monde.
"Retransmettre les JO 2024 me paraît primordial pour France Télévisions."
France Télévisions devra bientôt faire d'importantes économies. Le service des sports est notamment touché. Avez-vous des inquiétudes par rapport à ça ?
Sur le long terme, il est évident que oui. On nous demande de faire beaucoup d'économies. C'est vrai que pour l'instant les grands contrats ne sont pas. Maintenant, les grands contrats, que ce soit le Tour de France, Roland-Garros, les tournois de rugby, etc. se prolongent. Désormais, la principale échéance est les Jeux olympiques de Paris de 2024. On en a suffisamment fait pour que Paris obtienne ces jeux, mais vraiment beaucoup fait. Les retransmettre me paraît primordial pour France Télévisions.
Il y a deux jours, une motion de défiance a été votée contre Delphine Ernotte. Avez-vous pris part au scrutin ?
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