Ca bouillonne à Nice-Matin. Comme le rapporte l'AFP, les salariés du groupe de presse ont voté vendredi une motion de défiance contre l'homme d'affaires Xavier Niel et sa holding NJJ, repreneurs de ces journaux régionaux l'année dernière, dénonçant des investissements insuffisants ou "au rabais", de possibles départs contraints et un tirage qui s'effondre.
"Parce que vous êtes arrivés avec un projet séduisant, une image volontariste, une expérience des médias avec Le Monde, une solide assise financière, des écrits encourageants et qu'aujourd'hui vos actes sont à l'exact opposé de vos engagements, les salariés du groupe Nice-Matin ne vous accordent plus leur confiance", indique la motion des syndicats Filpac-CGT, SNJ, CFDT, CFE-CGC et FO, adoptée à l'unanimité lors d'une assemblée générale.
Parmi les reproches adressés au patron de Free, un sous-investissement dans Nice-Matin, qu'il s'agisse du print ou du web, par rapport aux promesses initiales. "Vous deviez engager 35 millions d'euros dans la relance du groupe mais (...) rien ne vient", "des fournisseurs ne sont pas payés ou tardivement ce qui abîme l'image de notre groupe". NJJ a injecté environ 12 millions d'euros depuis la reprise de ce groupe de presse régionale.
Alors qu'un plan de départs volontaires devait être engagé, l'intersyndicale dénonce dans un communiqué "des départs ciblés et certains contraints (...) sans aucune perspective de fonctionnement des services après (ces) départs". "Moins d'éditions, d'implantations et de pages locales après une augmentation du prix l'an dernier. Bilan : le tirage continue de s'effondrer", assène ensuite les signataire du texte. Malgré une nouvelle formule en mars, "Nice-matin" et "Var matin" ont ainsi vu leur tirage reculer de 11,5% en 2020 pour une perte d'exploitation de 6 millions d'euros.