Sa réaction était scrutée. Jeudi 11 juillet 2024, 80% des 95 journalistes titulaires de la rédaction de France Inter ont voté une motion de défiance vis-à-vis de sa directrice Adèle Van Reeth. La grande majorité des équipes de la station proteste contre l'éviction du chef du service politique, Yaël Goosz, de l'édito politique, qu'il assurait quotidiennement dans la matinale animée par Nicolas Demorand. La direction a nommé Patrick Cohen à cette case très écoutée (7h44, juste avant "L'invité de 7h50" de Sonia Devillers).
Il n'en fallait pas plus pour réveiller Guillaume Meurice. L'humoriste, pilier de l'émission de Charline Vanhoenacker "Le grand dimanche soir", avait été licencié de la radio publique pour "faute grave" en juin dernier. Il était déjà suspendu d'antenne depuis le mois d'avril, à cause d'une blague réitérée au micro sur le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, malgré une première mise en garde de l'Arcom.
Sur X (ex-Twitter), l'ancien trublion de France Inter s'est empressé d'adresser un message de "soutien" à son ancienne supérieure hiérarchique. "Coucou Adèle Van Reeth, à ta dispo si tu as besoin de conseils pour ta réinscription à Pôle Emploi. #Soutien", a-t-on pu lire jeudi 11 juillet, le tout accompagnant l'article du "Monde" révélant la motion de défiance en cours ciblant la directrice de France Inter.
L'humoriste avait été viré de la station publique le 11 juin dernier, et s'était ensuite exprimé dans une lettre ouverte adressée à la radio. Une lettre où il n'avait pas ménagé ses supérieures de l'époque. "Aujourd'hui, j'ai le coeur gros. Pas à cause de notre séparation forcée, ni de la manière dont notre histoire se termine. Si je suis si triste, c'est de te laisser ainsi, dirigée par des âmes de si peu de scrupules", avait-il lancé. "(...) De celles qui ont comme boussole leur soif d'obéir, et un tableur Excel à la place du cerveau. De celles qui s'imaginent que tu leur appartiens mais qui t'oublieront sitôt leur mandat terminé pour gérer une autre boîte, benchmarker une start-up ou un ministre". "S'il y a toutefois une vertu à la fin de notre aventure, c'est d'exposer au grand jour leur brutalité", avait encore écrit Guillaume Meurice.