Le nouvel homme fort de "Nice-Matin", c'est lui. Comme le rapporte "Le Monde", Xavier Niel, déjà propriétaire de 34% des actions du groupe Nice-Matin, a mis la main par l'intermédiaire de sa holding NJJ sur les 66% détenus par les 456 salariés du journal via une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC). Tous titres confondus, le groupe de presse qui outre "Nice-Matin", édite également "Var-Matin" et "Monaco-Matin" sur la côte d'Azur, compte près de 800 salariés. Cette même offre de l'homme d'affaires avait été rejetée à plusieurs reprises par le personnel mais depuis, les discussions ont fait leur chemin, notamment sur le plan de départs volontaires destiné à assainir les finances du groupe en difficulté, avec un déficit de 5 millions d'euros en 2019. Si 80 personnes vont quitter le groupe d'ici deux ans, ces départs concerneront les salariés non-journalistes.
Quant aux titulaires de la carte de presse, avec cette nouvelle prise de contrôle, ils auront la possibilité de faire jouer leur clause de cession, a priori dès le 1er mars, ce qui leur permettra de quitter le groupe tout en touchant des indemnités. Selon les syndicats, une trentaine de professionnels pourrait être tentée de partir, ce qui posera dès lors la question de leur remplacement puisque les rédactions estiment qu'il n'est pas possible de descendre en-dessous des 195 journalistes actuels.
Si Xavier Niel a mis 5 millions d'euros sur la table pour racheter les parts détenues par les salariés - plus de cinq fois la mise investie par ces derniers - il ne compte pas en rester là en termes d'investissements. Ainsi, le groupe va bénéficier d'investissements techniques à hauteur de 5 millions d'euros d'ici 2022. Et comme le rappelle "Le Monde", Xavier Niel, déjà actionnaire à titre individuel du quotidien du soir, a promis d'investir au total 50 millions d'euros ; un montant qui permettra d'englober les 12 millions d'euros de dettes du groupe Nice-Matin.
La prochaine étape cruciale pour le groupe du sud-est de la France sera son passage le 6 mars prochain devant le tribunal de commerce de Nice pour la présentation d'un plan de continuation et la sortie de la procédure de sauvegarde de l'entreprise déficitaire. Dans l'intervalle, un nouveau PDG devrait être nommé par le conseil d'administration dès ce vendredi. Jean-Marc Pastorino serait remplacé "de façon transitoire" selon la holding NJJ par l'actuel directeur général Anthony Mareek, qui a été à la manoeuvre dans ce dossier de rachat.