Va-t-il retenter un coup cette année ? Moins sûr. Ce jeudi 21 mars 2024, Xavier Niel, le patron de Free, a été auditionné à l'Assemblée nationale par la commission d'enquête pour l'attribution des fréquences TNT. Le patron des télécoms est d'abord revenu sur sa précédente candidature pour récupérer la fréquence numéro six, en compétition face à M6. Il en a profité pour tacler l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique.
"Je ne suis pas un acteur de la TNT mais ce n'est pas faute d'avoir essayé. On n'a pas voulu de moi. On a voulu racheter M6 à deux reprises, parce que nous pensons que la télévision linéaire classique peut avoir de l'avenir (...) Comme nous n'avons pas réussi à l'acheter, nous avons candidaté pour obtenir le canal six", a-t-il commencé, rappelant son projet de chaîne. Et d'ajouter : "En toute franchise, l'Arcom ne nous a pas découragés. J'ai croisé le président de l'Arcom dans le couloir. Il m'a dit : 'On espère que vous allez candidater'".
Le chef d'entreprise a estimé que le régulateur "n'a rien fait pour" que Free réussisse à avoir une fréquence : "La consultation publique a été tardive et on a eu le droit qu'à un mois et demi pour réaliser un dossier (...) On avait demandé une rallonge de temps qui nous a été refusée". "Je pense que l'Arcom a flippé. Elle a eu peur de la nouveauté. Elle a eu peur du dialogue et surtout de la compétition. Pourtant, il ne faut pas avoir peur de la compétition (...) l'intérêt du téléspectateur est d'avoir de la nouveauté, de l'innovation et de permettre à des gens nouveaux d'accéder et de rentrer", a-t-il poursuivi.
"Cette procédure n'a jamais été pensée que comme un renouvellement de fréquences. Ca a toujours été pensé pour garder les cinq mêmes acteurs de manière historique et ne pas permettre la compétition. Si on veut du renouveau, il faut mieux organiser les conditions d'accès des nouveaux entrants", a estimé Xavier Niel. Et d'insister : "Il faut se parler et échanger, et pas juste un papier et une audition. Si on veut les meilleures conditions, il faut plusieurs candidatures et être capable de les mettre en compétition, pour améliorer l'offre".
Sera-t-il candidat dans le cadre du renouvellement des fréquences auprès de l'Arcom ? "Pour pouvoir exister, il faut une des six premières chaînes ou un nombre significatif de chaînes TNT, pour avoir une masse critique. Ce n'était pas le cas il y a quelques années. Aujourd'hui, ça l'est. Ca voudrait dire candidater sur plusieurs canaux, car aucun des six premiers canaux ne sont disponibles. On a bossé sur des choses, mais aujourd'hui, on n'est pas du tout sûr de déposer un dossier dans le cadre de cet appel d'offres", a déclaré Xavier Niel.
"On a envie de mettre de la compétition. On y voit un intérêt pour le téléspectateur. On comprend que l'Arcom nous dit 'Venez', ça crée une pseudo compétition. Mais les conditions qui sont les mêmes que pour le dernier appel d'offres font que nous sommes dans le renouvellement automatique. On peut se revoir dans un an, toutes les chaînes seront renouvelées telles quelles", a assuré le patron de Free. Et de conclure : "À partir de ce moment-là, qu'est-ce qu'on va perdre du temps et de l'argent pour au bout se prendre une baffe ? On peut aimer perdre, mais quand même".