puremedias.com au rythme de Moscou. A l'occasion de la Coupe du monde de football en Russie du 14 juin au 15 juillet, les personnalités de l'univers du ballon rond se confient pendant un mois pour parler du mythique tournoi de football et de leur actualité à la télévision ou à la radio. Ainsi, Pascal Praud, présentateur sur RTL et CNews, a répondu à notre sollicitation.
Propos recueillis par Florian Guadalupe. Entretien réalisé le 26 avril.
puremedias.com : Quel est votre meilleur souvenir d'une Coupe du monde ?
Pascal Praud : Ce sont les Coupes du monde quand j'étais étudiant. En 1982 et 1986 ! J'ai adoré évidemment le match France/RFA de Séville. Le souvenir le plus fort est la victoire France/Brésil. Je suis à La Baule le 21 juin 1986. Il n'y avait pas de grand écran à l'époque. On est 20 et c'est une folie totale, car l'équipe de France va gagner aux pénaltys face au Brésil. Je me souviens, on sort à minuit. Après, on va dans une boîte, "La Grange". J'ai 22 ans. A l'époque, le football, c'était tellement rare d'aller aussi loin. On est en demi-finale quand même. C'est mon plus grand souvenir. Mais je pense qu'avec le foot, on est assez nostalgique des émotions qu'on a vécues quand on était plus jeune. Le foot, c'est comme la marmite d'Obélix, tu tombes dedans petit ou pas.
"J'ai très peur de cette Coupe du monde"
Quel est le plus mauvais souvenir ?
Il n'y a pas de mauvais souvenir. Mais j'ai un souvenir très fort de France/Bulgarie au Parc des princes en 1993. A cette époque, j'étais journaliste, j'avais une petite distance entre le moment que je vis et le travail. Avant d'être journaliste, j'étais sans filtre. Mais le silence du Parc des princes, à la 90e minute, Kostadinov marque... Si j'ose dire, j'entends encore ce silence ! C'était incroyable. Les gens sont sidérés. Personne ne le voit venir. Tout le monde comprend qu'il n'y a pas de deuxième chance et on est éliminé.
Quel joueur a marqué ce début de siècle ?
Ce sont Messi et Ronaldo. Jamais dans le foot il n'y a eu deux joueurs aussi forts en même temps et aussi longtemps.
Qui sera la surprise pour cette Coupe du monde en Russie ?
Je ne suis pas sûr qu'il y aura des surprises. Moi, je suis très déçu par les compétitions internationales aujourd'hui. Je trouve que la meilleure, c'est la Ligue des champions. J'ai très peur de cette Coupe du monde. J'ai été déçu par le championnat d'Europe 2016, la Coupe du monde de 2014. Je n'ai pas été bouleversé par le championnat d'Europe de 2012. La Coupe du monde en Afrique en 2010 m'avait laissé... Je trouve qu'il y a trop d'équipes, que le premier tour n'est pas très intéressant, que les joueurs arrivent crevés, que le niveau international curieusement baisse. La spécificité des équipes a disparu. Alors qu'avant, la Coupe du monde de 1982 était extraordinaire, celle de 1986 était flamboyante. Tu as ces souvenirs... Je ne sais pas ce qu'il faut faire aujourd'hui. Je ne sais pas si elle est mal placée, si elle est trop tard dans la saison.
Les Bleus peuvent-ils aller jusqu'au bout ?
A priori, la France n'est pas la meilleure nation du monde. Tu peux considérer que l'Espagne, le Brésil et l'Allemagne sont un peu devant. La France manque quand même de leader. Elle a des interrogations en défense centrale. La France n'a pas de joueurs emblématiques comme elle avait Zidane et Platini. Donc, la France fait partie des outsiders.
"On sera vraiment sur une couverture importante avec au moins trois rendez-vous, en plus de la matinale"
Comment abordez-vous cette Coupe du monde sur CNews ?
C'est un travail d'équipe. Dans "L'Heure des pros" le matin, on en parlera en fonction de l'actualité. A la veille d'un match de l'équipe de France, je pense qu'on va en parler. Le soir, on aura un rendez-vous entre 19h et 20h que j'animerai avant les matchs. Ce sera un "20h Foot" à 19h. L'ami Julien Pasquet aura en gros, entre 22h et minuit, un rendez-vous. Puis, il y aura à midi un "13h Foot" qui sera animé par Isabelle Moreau. On sera vraiment sur une couverture importante avec au moins trois rendez-vous, en plus de la matinale. On sait qu'avec ce type d'actualité, ça chope tout.
Comment allez-vous vous distinguer des autres chaînes d'information qui auront également un lourd dispositif ?
L'idée est d'être dans l'humeur, d'être dans la polémique et d'être dans l'expertise. La mayonnaise prendra ou pas. Ce sera avec une bande. A "20h Foot", il y a des gens qui sont récurrents. On aura Pierre Ménès qui viendra nous voir pour les matchs de l'équipe de France. Puis, ensuite, c'est la bande habituelle : l'ancien arbitre Bruno Derrien, Giovanni Castaldi, Olivier Delacroix, Marc Libbra, Jacques Vendroux, etc.
Vous avez également décidé de rester à Paris et de ne pas partir en Russie...
Je fais "L'Heure des pros" le matin... Et je n'y étais pas déjà en 2014 au Brésil et en 2010 en Afrique du Sud. C'est ma troisième Coupe du monde sur CNews, à chaque fois, en présentation à Paris.
Vous aurez des envoyés spéciaux ?
On aura deux équipes avec celles du groupe Canal. Il y aura convergence des moyens avec les journalistes d'Infosport. C'est assez basique.
"'Le Multiplex' fait partie des émissions où il faut être pointu"
Vous vivez foot, vous mangez foot, vous en parlez sur CNews et sur RTL. Vous n'avez jamais peur de faire une overdose ?
Non, je ne fais pas que du foot. Mais c'est vrai que comme j'ai travaillé plus de 25 ans dans le football, évidemment... Ce n'est pas une lassitude. Quand je regarde des grands matchs de Ligue des champions, à ce niveau-là, je ne peux pas avoir d'overdose.
Vous collaborez avec "Le Multiplex" sur RTL. C'est vraiment un exercice différent par rapport à d'autres émissions de football ?
Il y a des émissions où il faut être un peu plus précis et un peu plus expert que dans d'autres. Il y a des émissions, quand tu les animes, tu sais que tu ne parles pas qu'à des gens experts. Tu essaies d'ouvrir un peu avec de l'humeur et de la polémique. Puis, il y a des émissions un peu plus pointues. "Le Multiplex" fait partie des émissions où il faut être pointu, parce que tu sais que tu parles à des personnes pointues et à des amateurs de football. On essaye de s'adapter à ces demandes.
Avec Christian Ollivier, les débats sont toujours aussi enflammés...
Toujours, notamment sur la vidéo (dans l'arbitrage des matchs, ndlr), car nous n'arrivons pas à nous mettre d'accord depuis tant d'années.
"Le Multiplex" sera impacté en 2020 par le changement d'horaire des matchs de ligue 1. Que pensez-vous de cette décision de jouer les matchs le dimanche à 15h ?
Je suis très surpris parce que les matchs de journée marchent moins bien que les matchs en nocturne. La tradition française depuis plus de 30 ans est de jouer le soir ! Je me souviens que les présidents préféraient jouer le samedi soir ou le vendredi soir, que le dimanche à 15h. Maintenant, j'imagine que s'ils ont fait ça, c'est qu'ils ont quelques assurances et que les présidents ont donné leur accord. Par goût, je préfère un match quand la nuit est tombée. La nuit dramatise l'évènement. Tout le monde n'est pas d'accord avec moi. Certains préfèrent les matchs avec le soleil, avec l'ombre à la moitié du terrain. Je trouve que c'est un spectacle et un spectacle qui doit être nocturne.
"Avoir aucune preuve, moi, ça ne me pose pas de soucis. C'est une position vraiment que je défends. C'est ça pour moi le journalisme"
Pourquoi avez-vous décidé cette année de n'être qu'animateur de débats, que ce soit sur RTL ou sur CNews ? Vous aviez auparavant une chronique dans la matinale de RTL.
Au départ, j'ai animé des émissions. Avec le temps, elles sont devenues plus polémiques. Mais ma nature a dû me pousser vers ça. Elles sont polémiques et dans l'humeur. Pour le foot, il faut que ce soit aussi léger. C'est vrai que ça s'est fait comme ça. Quand je suis revenu du FC Nantes (il était directeur du club de 2008 à 2010, ndlr), je suis rentré à CNews. J'ai eu ces cases d'animation de débats, de "20h Foot" et de "13h Foot".
Il y a une particularité dans vos débats. Vous n'êtes pas uniquement animateur, mais vous êtes aussi débatteur.
Arbitre. Débatteur. Mauvaise foi parfois. Je suis d'accord avec vous. On prend parti.
C'est très rare à la télévision un présentateur qui prend autant position dans certains débats...
Vous trouvez ? On me le reproche parfois mais c'est toujours pareil. Quitte à faire quelque chose, autant être différent des autres. Si tu fais ce que font les autres... Sois toi-même, les autres, c'est déjà pris ! C'est vrai qu'il vaut mieux faire ce que les autres ne font pas.
Vous vous présentez parfois comme le relais de la parole des Français. C'est un reproche que l'on fait habituellement aux politiques. Ce n'est pas contradictoire pour un présentateur ?
C'est une bonne question. Parce que j'essaye de traduire intuitivement ce que pense le plus grand nombre qui est en train d'écouter. Mais par définition, je n'ai pas de preuves ! C'est mon expérience, mon intuition, ma sensibilité, etc. J'essaye de me mettre à la place des téléspectateurs, qui réagiraient comme moi je réagis à ce moment-là. Comme si j'étais leur porte-parole. Quand un type en plateau comme Patrick Bloche (adjoint PS à la mairie de Paris, ndlr) dit que le niveau à l'éducation nationale ne baisse pas, je lui dis : "Vous vivez où ? Non, mais ça va pas ?" Et là, je sais mais je n'ai aucune preuve ! Mais je sais que je suis en adéquation avec le type qui écoute, qui dit : "Oui, il a quand même raison. Evidemment, on voit que le niveau a baissé en 25 ans".
Avoir aucune preuve, ce n'est pas justement problématique pour défendre son point de vue ?
Non, ce n'est pas problématique. Moi, ça ne me pose pas de soucis. C'est une position vraiment que je défends. C'est ça pour moi le journalisme. Je ne suis pas expert. Je ne suis pas historien. J'essaye de traduire souvent l'air du temps. J'admets ! Je ne peux pas vous le prouver avec une étude. Je vous donne simplement mon sentiment. Puis, je prends toujours des précautions oratoires.
"Vous trouvez que je suis de droite ?"
Vous assumez également ce ton qui n'est pas dans le "politiquement correct".
Oui. On peut me reprocher pas mal de choses. Mais j'essaye d'être au plus près de mon honnêteté. Après tu peux te tromper comme tout un chacun. On sait très bien que l'objectivité, ça ne veut rien dire. C'est une tarte à la crème. A partir du moment où vous choisissez un sujet plutôt qu'un autre, tu n'es pas objectif. C'est ta sensibilité qui parle. En revanche, l'honnêteté, ce n'est pas la même chose. Être malhonnête, c'est quoi ? C'est dire quelque chose alors que je sais que c'est faux. Je sais qu'il y a des gens qui disent des choses et qui savent que c'est faux. C'est formidable ! Il n'y a pas une chose qui sort de ma bouche où je me dis que c'est faux ! Ou alors je le joue. Ca peut m'arriver parfois d'être de mauvaise foi. Souvent, je le précise ou ça se voit tellement que je n'ai pas besoin de le préciser. L'honnêteté, c'est vraiment important pour un journaliste. Et ça, on se doit d'être honnête.
Est-ce que le débat doit toujours passer par la polémique ou le clash ?
Non. C'est vous qui en ressortez. Des clashs, il n'y en a pas tous les jours. Il y a plein d'émissions où il n'y a pas de clashs. Mais en revanche, on doit avoir un certain climat que l'on retrouve d'un jour à l'autre. C'est un climat de plaisir, d'humour, de convivialité, de bienveillance et de distance. J'allais dire un climat d'intelligence, c'est un peu prétentieux.
Dans "L'heure des pros", vous avez un chroniqueur, Clément Viktorovitch. Sur un plateau souvent porté à droite par les invités, est-ce que c'est votre caution de gauche ?
Vous trouvez que je suis de droite ?
Les invités qui débattent penchent un peu plus à droite, même s'il y a des invités de gauche...
C'est toujours difficile. Nous, on essaye que toutes les sensibilités soient représentées sur le plateau et régulièrement. Quand j'ai Ivan Rioufol ("Le Figaro", ndlr), il y a Laurent Joffrin ("Libération", ndlr). Donc, j'ai le sentiment que les choses... Les gens de droite me reprochent d'être de gauche et les gens de gauche me reprochent d'être de droite. En foot, le supporter parisien dit que je suis pour l'OM et le supporter marseillais pour le PSG. Je ne suis pas sûr que Clément aimerait qu'on dise qu'il est de gauche. Il n'y a pas de caution à avoir. Il a un rôle complètement différent du mien. Ce qui me permet d'être un peu plus populaire. Lui, il recadre les choses avec une expertise, avec des précisions historiques, sociologiques, linguistiques, rhétoriques, etc. Il décode la parole sur la forme et sur le fond.
"iTELE, la page est tournée"
Pour certains journalistes, iTELE et CNews sont deux aventures différentes. Pourtant, vous avez peu ou prou gardé les mêmes types d'émissions. Comment avez-vous ressenti cette transition ?
CNews est une nouvelle aventure ! Ce qui me frappe, c'est que cette émission de "L'heure des pros" marche plutôt bien. Les gens ont plutôt l'air de l'avoir identifiée. En termes d'audience, elle a beaucoup progressé. Elle a doublé sa case en quinze mois. C'est toujours pareil. Elle est identifiée ! La difficulté aujourd'hui, c'est qu'il y a beaucoup d'émissions de débat. Comment tu fais pour te singulariser ? Finalement, ça ne s'est pas théorisé. Moi, je pense que la première chose, c'est l'éditorialisation qui fait que l'émission est différente. Nous, on parle des sujets qui intéressent le plus grand nombre. La deuxième chose, c'est les gens autour de la table. Ils doivent être identifiés et avoir une pensée suffisamment forte. Enfin, l'animateur est là pour faire la mayonnaise du tout. C'est ça qui importe pour cette émission. Elle a trouvé son ton, sa couleur. Pour le moment, elle ne marche pas trop mal.
C'est d'ailleurs un contraste par rapport à la chaîne qui globalement marche moins bien...
Laurence Ferrari marche bien aussi dans une case très difficile, le soir, en access prime time. Sonia Mabrouk a trouvé son identité - c'est important -, sa particularité, sa couleur. La matinale est souvent devant ! Jean-Marc Morandini fait des bons scores. Un an après le lancement de CNews, sur une chaîne qui est nouvelle, vous avez des points positifs. Ce qui est important, c'est de voir que c'est une chaîne qui progresse.
Vous gardez des contacts avec des anciens d'iTELE qui sont partis ?
Est-ce que je garde des contacts ? Oui, ça m'arrive. Moi, j'aime bien François (Pinet, ndlr), ce n'est un secret pour personne. Ca nous arrive d'échanger, même si aujourd'hui, il est sur un média concurrent. Simon Dutin aussi. Je suis très proche de Léa Salamé que j'aimais beaucoup. Ca fait partie des gens avec qui j'échange régulièrement.
Un an et demi après la crise, vous avez des regrets sur la manière dont ça s'est passé ?
La page est tournée.
"Vous pourriez me proposer ce que vous voulez, je ne quitterais pas le 9h/10h30 de CNews"
L'émission de "L'heure des pros" va évoluer à la rentrée ?
On est sur un format où on traite vraiment l'actualité et où on est au plus près. Maintenant, je pense qu'on peut progresser encore en faisant venir des invités qui ne viendraient peut-être pas aujourd'hui. Ils se mêleraient à notre conversation. Il faudrait que de grands acteurs de la vie politique, économique, culturelle, sportive, viennent régulièrement dans notre émission. Si François Hollande venait ! Ca c'est un bon exemple ! Aujourd'hui, ces gens-là ont peur de venir avec des chroniqueurs, ils ont peur. Je pense que c'est un terrain qui pourrait faire progresser l'émission. Il faut que des gens acceptent de venir dans une émission sans filtre où on va dire les choses et où ils peuvent être les cibles. Je trouve que c'est une piste intéressante.
Vous avez déjà essayé cette saison avec Nadine Morano.
Bien sûr, ce sont des pistes. Pour le reste, je pense qu'on n'a pas besoin de reportages ou de chroniques. On progressera vraiment si des acteurs viennent dans l'émission. Là, j'en suis convaincu. Dans l'interview de Macron par Bourdin et Plenel, on l'a bien vu ! Il faut accepter l'idée que les acteurs soient bousculés. Je pense qu'eux ont intérêt aussi à le faire. Si François Hollande venait dans notre émission, je pense qu'il en sortirait grandi.
Vous allez continuer sur ce même rythme sur CNews et sur RTL à la rentrée ?
Je pense, oui. Peut-être plus encore. Je ne sais pas. Peut-être que PureMédias va me proposer un truc en plus, une chronique (rires). Le travail, c'est un truc relatif. On a la chance de faire un job qu'on aime. Il y a des centaines de gens qui font un travail qu'ils n'aiment pas. Donc, effectivement, quand on prend du plaisir à faire ce qu'on fait, on ne souffre pas. Moi, c'est du plaisir. Bien sûr que c'est difficile, c'est une discipline. Une quotidienne, faut être là tous les jours. J'avais dit que la première année, je serai là tous les jours. Je n'ai pas pris une journée de vacances, à part entre le 25 décembre et le 1er janvier. Une quotidienne, ça se construit au jour le jour.
Une station radio est en reconstruction. Si Europe 1 vous appelait pour vous offrir une case, vous pourriez accepter ?
Moi, je suis très bien à CNews et à RTL. J'adore l'émission que je fais le matin, elle a 18 mois. Vous pourriez me proposer ce que vous voulez, je ne quitterais pas le 9h/10h30 le matin. C'est impossible. "L'Heure des pros" a une marge de progression, elle peut progresser, j'y suis vraiment bien, j'ai une très grande liberté. Je remercie d'ailleurs Serge Nedjar - si vous pouvez le citer dans cette interview -, il m'a fait confiance. J'étais un journaliste qui venait du foot. Je suis allé lui proposer et il m'a fait confiance. Il m'a dit : "Banco !" La liberté de ton que j'ai ici, je ne suis pas sûr que je l'aurais ailleurs. Si tu vas dans des structures un peu plus lourdes, je ne sais pas si on va te donner l'espace et la liberté dont je jouis.