Mis en cause par "Le Canard Enchaîné" pour des supposées malversations dans l'attribution d'un marché public, Bouygues avait déposé plainte contre l'hebdomadaire satirique. Le groupe, qui réclamait au journal 9 millions d'euros pour avoir fait état de soupçons de corruption sur l'attribution du chantier du futur "Pentagone français", vient d'être débouté par le tribunal de grande instance de Paris. La 17e chambre a reconnu la diffamation pour cinq passages mais a accordé aux journalistes auteurs de l'article "le bénéfice de la bonne foi", estimant qu'ils avaient réalisé "une enquête sérieuse". Bouygues est ainsi condamné à verser 6.000 euros de frais de justice à l'hebdomadaire satirique.
Le groupe français avait été mis en cause par la publication en décembre dernier par le Canard d'un article affirmant qu'une information judiciaire "pour corruption et trafic d'influence" avait été ouverte au sujet d'éventuelles malversations lors de l'attribution au groupe Bouygues du chantier du futur "Pentagone français", situé dans le XVème arrondissement de Paris.
"Je suis en colère et je porte plainte" avait expliqué Martin Bouygues dans Les Echos, dénonçant des "insinuations mensongères et fausses". "Nos avocats ont demandé au procureur si Bouygues était impliqué, la réponse est non. Nous avons mené une enquête interne qui n'a rien donné non plus. Il n'y a rien dans ce dossier qui concerne notre groupe (...) C'est insupportable. Les dégâts en termes d'image sont énormes" avait-il ajouté.