Invité mercredi de "RTL Soir", Philippe Verdier, chef du service météo, a confirmé les informations de puremedias.com, à savoir sa mise en retrait forcé de l'antenne après la sortie de son livre polémique, "Climat Investigation". "J'étais en congés pendant la sortie du livre jusqu'à vendredi dernier. Normalement je devrais être à l'antenne depuis lundi. Je suis très choqué par ce qu'il se passe, ça me touche beaucoup", a-t-il expliqué.
Philippe Verdier, chef du service de France 2, est-il climatosceptique ? La question taraude ceux qui ont lu son premier livre. Mais si le présentateur est hostile aux thèses sur le réchauffement climatique, il ne faut surtout pas que cela se sache... Le journaliste a ainsi dû retirer sur Twitter toute référence à son employeur actuel, France Télévisions. "Compte perso. Météo à TV en France (je ne peux pas en dire davantage) et auteur de 'Climat Investigation' chez Ring", peut-on désormais lire dans sa bio. En clair, ses tweets et son livre n'engagent que lui !
Car la direction de France 2 n'a pas vu d'un bon oeil la sortie de son livre et tout le ramdam médiatique autour, à quelques semaines de la COP21. La lettre ouverte assassine qu'il a adressée à François Hollande n'a pas arrangé son cas. Une charge importante alors que Laurent Fabius avait tenté de ralier à sa cause les présentateurs météo des chaînes de télévision françaises en les invitant au ministère des Affaires Etrangères, en juin 2014, pour les sensibiliser aux enjeux de la conférence internationale sur le changement climatique.
"Je n'ai eu aucun entretien depuis la sortie du livre. Je ne suis pas retourné à France Télévisions puisque j'étais dans le cadre de congés pour la promotion du livre. J'ai reçu un courrier qui me demande de ne pas venir", a-t-il expliqué au micro de Marc-Olivier Fogiel, assurant qu'il n'était pas sûr de retrouver son poste. "Il y a un doute, j'attends une décision et surtout des explications de la direction de France Télévisions par rapport à ça (...) Je n'ai pas envie de me poser uniquement en victime (...) Je me suis mis à travers de cette enquête sur la route de la COP21 qui est un bulldozer, voilà le résultat".
Philippe Verdier revendique sa "liberté d'expression" et "le droit à l'information" et en appelle à Delphine Ernotte, présidente du groupe public. "C'est elle qui dirige l'entreprise, c'est à elle de décider de m'entendre ou pas. Quand je l'entends dire que c'est dans l'ADN de France Télévisions d'avoir des journalistes indépendants, j'ai l'impression que ce que j'ai fait ne correspond pas forcément à ce qu'elle dit, je ne comprends pas trop", a-t-il expliqué, assurant avoir pris un avocat pour se défendre.
Contactée par puremedias.com ce matin, la direction de France Télévisions ne "fait pas de commentaire" sur le cas de Philippe Verdier mais rappelle qu'il existe "une règle déontologique à France Télévisions, à savoir que les opinions personnelles ne doivent pas être confondues avec l'image de l'entreprise". Pourtant, d'autres présentateurs météo comme Jean-Marc Souami (France 3) prennent position publiquement sur des sujets politiques ou sociétaux (lire ici).
Philippe Verdier a ensuite assuré que sa direction avait été prévenue de la sortie du livre en amont. "Je n'attendais pas un soutien de la part de la rédaction de France Télévisions par rapport au livre que j'ai fait de manière indépendante, je n'attendais pas non plus de la part de France Télévisions qu'on m'attaque, je suis blessé (...) sali", a-t-il conclu.