Pierre Ménès a-t-il franchi la ligne rouge ? C'est en tout cas ce que lui reproche son ancien assistant, Emmanuel Trumer, qui a travaillé pour lui entre la rentrée 2017 et le début de l'été 2018. L'ancien collaborateur est sorti de son silence en septembre dernier à l'occasion de la polémique au cours de laquelle le journaliste du "Canal Football Club" avait été pointé du doigt après des propos tenus sur CNews sur le racisme anti-blanc dans le football français. Le tollé avait été tel que le journaliste avait été obligé de présenter ses excuses, assurant qu'il avait été mal compris.
Emmanuel Trumer avait alors largement relayé cette polémique sur son compte Twitter, en faisant état de son expérience personnelle. "C'est un enfer sans nom. Un racisme décomplexé, doublé de comportements troubles avec les femmes. Et je l'ai dénoncé avant cette nouvelle affaire de racisme 'anti-blanc' à deux francs qu'il a créé", avançait-il par exemple dans un tweet posté le 8 septembre dernier. Des messages qui lui avaient valu une mise en demeure de la part de l'avocat de Pierre Ménès, avec la menace d'un dépôt de plainte.
Trois mois après, l'ancien collaborateur, qui se présente comme un journaliste spécialisé dans le football, a profité du soir du réveillon de Noël pour faire un point sur cette affaire, à la fois sur son site internet et sur Twitter et a par là-même réitéré ses graves accusations. "Je n'ai absolument rien supprimé concernant l'enfer vécu au travail à cause de Pierre Ménès. (...) J'ai fourni des preuves pour chaque élément dans les moindres détails", a-t-il affirmé tout en annonçant dans la foulée avoir plainte pour "harcèlement".
Selon "Le Parisien", cette plainte pour "harcèlement moral et injure sexiste non-publique en raison de l'orientation sexuelle" a été déposée fin septembre par l'intéressé et a conduit à l'ouverture d'une enquête préliminaire par le tribunal de grande instance de Nanterre. Emmanuel Trumer a été auditionné à cette occasion. Les conclusions de cette enquête préliminaire sont attendues dans les prochaines semaines.
Confronté aux captures d'écran de messages dans lesquels Pierre Ménès traiterait son ancien assistant de "pédé" - un terme habituel pour s'adresser à lui selon la victime présumée - l'avocat du journaliste de Canal+, Arash Derambarsh, nie toute volonté de rabaissement, affirmant auprès du "Parisien" : "Mon client a un langage fleuri, à l'image de beaucoup de Français, mais tout cela est affectif. Emmanuel était son protégé". L'avocat de Pierre Ménès a annoncé dans la foulée son intention de porter plainte pour diffamation à l'encontre d'Emmanuel Trumer.
Interpellé mercredi sur le sujet sur Instagram dans une publication qui a depuis été supprimée, Pierre Ménès a confirmé la future plainte. Et le journaliste sportif de déplorer : "J'ai tout fait pour ce mec, je l'ai embauché à Canal pour 3.000 euros par mois, je l'ai emmené avec moi en déplacement, je le ramenais chez lui et voilà comment il me remercie. Mais quand on te calomnie, tu dois te justifier. La justice tranchera".