Une chaîne d'information dans le viseur du parti au pouvoir. Hier, en Pologne, selon l'AFP, des milliers de manifestants se sont donnés rendez-vous devant le palais présidentiel à Varsovie pour protester contre une nouvelle loi sur les médias. Vendredi, le Parlement, majoritairement représenté par le parti populiste PiS au pouvoir, a voté une loi empêchant les entreprises n'appartenant pas à l'Espace économique européen de détenir une participation majoritaire dans les sociétés de médias polonais.
Ainsi, le groupe américain, Discovery, qui détient un grand nombre de chaînes à travers le monde, dont notamment Eurosport en France, devrait être contraint de vendre TVN, l'un des plus grands réseaux de télévision privés de Pologne. Considérée comme la principale chaîne d'informations indépendante dans le pays, TVN24 est estimée comme critique envers les conservateurs au pouvoir. De son côté, la gouvernement a assuré que la loi protégera les médias polonais contre des acteurs possiblement hostiles, à l'instar de la Russie.
Mais le vote de cette loi n'a pas été du goût de certains citoyens. Ainsi, hier, plusieurs milliers de personnes ont brandi devant le palais présidentiel des drapeaux de l'Union européenne, en scandant "Médias Libres !" et "Nous demandons un veto !", afin que le président Andrzej Duda ne promulgue pas ce texte de loi. Les manifestants étaient accompagnés de journalistes de renom et de représentants de l'opposition, dont l'ancien président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk.
"Nous sommes ici aujourd'hui pour défendre la liberté des médias. Si nous nous serrons les coudes, solidairement, nous gagnerons", a déclaré l'ex-dirigeant européen à la foule, selon des propos rapportés par l'AFP. Et d'ajouter : "Nous nous débarrasserons de ce gouvernement ensemble". Donald Tusk est aujourd'hui le visage de la Plateforme civique, un parti d'opposition de droite.
Enfin, de son côté, Discovery a fait savoir son "extrême déception" concernant cette loi et a appelé Andrzej Duda à revenir dessus. "Ce texte devrait inquiéter toute entreprise investissant en Pologne et quiconque soutient la démocratie et la liberté de la presse", a déclaré le groupe américain.