Et de deux. Aujourd'hui, l'Autorité de la concurrence française a annoncé via un communiqué avoir infligé une amende de 220 millions d'euros à Google pour abus de position dominante sur le marché des serveurs publicitaires pour éditeurs de sites web et d'applications mobiles. Cette condamnation fait suite aux saisines de l'Autorité administrative indépendante par News Corp Inc., les groupes Le Figaro et Rossel La Voix.
En 2018, le géant américain avait déjà été condamné à 150 millions d'euros d'amende par l'autorité de la concurrence pour des pratiques anticoncurrentielles. Cette première sanction concernait la publicité au sein des moteurs de recherche de Google ("Search"), tandis que la nouvelle décision vise le "Display", soit la publicité affichée sur les sites web et applications mobiles.
"La décision sanctionnant Google a une signification toute particulière car il s'agit de la première décision au monde se penchant sur les processus algorithmiques complexes d'enchères par lesquels fonctionne la publicité en ligne 'display'", a commenté Isabelle de Silva, la présidente de l'institution, dans son communiqué.
L'Autorité de la concurrence dit avoir "constaté que Google a accordé un traitement préférentiel à ses technologies propriétaires (...) au détriment de ses concurrents et des éditeurs". "Ces pratiques très graves ont pénalisé la concurrence sur le marché émergent de la publicité en ligne, et ont permis à Google non seulement de préserver mais aussi d'accroître sa position dominante", assène l'antitrust français.
L'Autorité de la concurrence révèle enfin que Google "n'a pas contesté les faits" et a "souhaité bénéficier de la procédure de transaction". Le géant américain a par ailleurs pris des "engagements" pour modifier ses pratiques.