Le gouvernement riposte. Hier soir, Françoise Nyssen, la ministre de la Culture, a publié un communiqué de presse dans lequel elle fait part de sa "stupéfaction" à la suite de la publication dans "Le Monde" de pistes de travail concernant une réforme de l'audiovisuel public. "J'ai découvert, avec stupéfaction, que des documents internes au ministère de la Culture avaient été divulgués. Il s'agit de documents contenant des pistes de travail, et non validés", déclare Françoise Nyssen, avant d'annoncer : "J'ai l'intention de porter plainte contre X après cette diffusion de documents provisoires, qui n'avaient pas vocation à être rendus publics."
Dans ce document, que "Le Monde" s'est procuré, le ministère de la Culture envisagerait de regrouper France Télévisions, Radio France et les autres sociétés du secteur de l'audiovisuel public. A travers ce mouvement, il aurait eu l'intention de supprimer la chaîne des outre-mers, France Ô, et de basculer sur le numérique les médias jeunesse France 4 et Le Mouv'. Outre ces mesures, il serait précisé dans le document que des suppressions de postes n'étaient pas à exclure.
D'autres synergies ont été présentées, comme le rapprochement des réseaux régionaux de France 3 et France Bleu, déjà évoqué il y a quelques semaines. Cette piste de travail serait mise en place après une fermeture des bureaux régionaux de France 2 et un recentrage de l'offre régionale de France 3. A Radio France, le document indique l'éventualité de reconfigurer les orchestres, en ressortant le projet de suppression d'une des deux formations musicales de la Maison ronde, voulue au début du mandat de Matthieu Gallet. L'idée avait été abandonnée après une longue grève des stations de Radio France.
Autre point soulevé, les entreprises d'audiovisuel public pourraient être présidées par un nouveau dirigeant, qui chapeauterait l'ensemble du groupe rassemblé. Enfin, le pouvoir de nomination des présidents serait retiré au CSA, mais confié aux conseils d'administration des sociétés concernées. En plus d'inquiéter les salariés, cette profonde réforme pourrait être fortement contestée au sein de la classe politique. Toutefois, elle pourrait potentiellement être mise en oeuvre en 2018 dans la loi qui transposera la directive européenne sur les services de médias audiovisuels, précise le document du "Monde".