Le rédacteur en chef de "13h15 le dimanche" met les choses au point. Dimanche, après le 13 heures de Marie Drucker, les téléspectateurs ont en effet pu découvrir un reportage inédit sur "Copé, le mal-aimé". "Il s'est fait discret pendant près de cinq mois. Loin du brouhaha médiatique, il est resté silencieux mais a tout de même accompli un tour de France en solitaire pour aller à la rencontre des français. Depuis le début du mois de septembre, il sillonne l'hexagone, une déambulation à laquelle il a convié une équipe de 13h15 le dimanche", explique la chaîne sur son site internet à propos du sujet.
Mais ce sujet a fait l'objet de critiques suite à sa diffusion. D'abord par le " Le Petit Journal" de Canal+, qui l'a trouvé trop bienveillant à l'encontre de l'ancien président de l'UMP. "On voit Copé le mal-aimé dans toutes les situations : dans la voiture, au resto, dans les vignes, dans son bureau, dans la rue (...) Mais sur 45 minutes de reportage, un truc a retenu notre attention : Copé le mal-aimé croise plein de gens, mais tout le monde adore le mal-aimé ! C'est bien simple, pas une personne ne lui parle de l'affaire Bygmalion !", a ainsi ironisé Yann Barthès hier soir, avant de lancer des images tournées par Canal+ en septembre.
On y voyait Jean-François Copé au festival Muzik'elles, où il avait été hué par une partie de la foule, et où un jeune homme avait refusé de lui serrer la main. "Soit on est très mal tombé, on a eu la seule image de toute l'histoire de France où Copé se prend des trucs négatifs pendant trois mois, soit France 2 n'a vraiment pas eu de bol", a conclu Yann Barthès.
Dans "C à vous" sur France 5, un peu plus tôt dans la soirée, Patrick Cohen mettait également en cause ce sujet de France 2. "Mal-aimé oui, mais pas maltraité par les caméras de France 2. Il faut le dire, on n'a pas appris grand-chose sur cet homme (...) mais on a vu de belles images, comme celle-ci", a ainsi lancé Patrick Cohen. "Il y a quelques séquences où on lui parle de la politique et des affaires mais le plus souvent, Jean-François Copé botte en touche... Il est tellement loin de tout ça", a conclu le journaliste.
Joint par puremedias.com ce mardi, le rédacteur en chef de "13h15 le dimanche" est revenu sur le sujet diffusé dimanche et se défend de toute complaisance. "Dans le sujet, on dit que c'est un boulet, un handicap vis-à-vis de l'opinion, qu'il est radioactif en reprenant un propos de Nicolas Sarkozy, qu'il pratique la langue de bois, que tous les gens de Bygmalion sont proches de lui et qu'il est difficile pour un président de parti de dire qu'il ne s'est pas aperçu que 18 millions d'euros ont disparu des caisses. Qui se permet de faire ça ?", lance-t-il ainsi, avant de dénoncer un "dérapage évident" de l'émission de la chaîne cryptée.
"Ce qui est intéressant lorsqu'on revoit 'Le Petit Journal', c'est que l'extrait qu'ils montrent de Copé, c'est un type flouté qui refuse de lui serrer la main. Qui garantit que ce n'est pas bidonné ? Quand on floute des gens, nous, c'est parce qu'il faut protéger leur identité ou parce que ce sont des mineurs. Mais jamais des opposants politiques ! Est-ce que ça ne serait pas pour créer un sensationnalisme dans une séquence qui ne le vaut pas ?", s'interroge Jean-Michel Carpentier, qui assure qu'aucun cas de ce genre ne s'est présenté pendant le tournage des séquences. "On était dans des endroits où ça ne s'est pas présenté ! Sinon on l'aurait mis !", assure-t-il.
"La technique du "Petit Journal" qui consiste à prendre un extrait pour en faire une généralité n'est pas une technique journalistique. Ils ne sont pas sur le fond, et il y a un dérapage évident dans leur façon de procéder. Il y en a marre qu'ils donnent des leçons à tout le monde. C'est une manière permanente de se faire une notoriété à peu de frais et en faisant de la malhonnêteté intellectuelle. Ce qu'ils font là, ils le font vis-à-vis de tout le monde !", conclut-il.
Pour revoir l'intégralité du reportage de "13h15 le dimanche", rendez-vous sur le site de France 2.