Il était sans doute le directeur d'université le plus médiatique de France. Hier, le corps sans vie de Richard Descoings, directeur de Sciences Po Paris, a été retrouvé dans sa chambre d'hôtel de New York. Il avait fait le voyage pour participer à une conférence sous l'égide du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, et qui regroupait plusieurs dirigeants d'universités dans le monde.
Les circonstances de sa disparition sont encore floues. Le corps du directeur de Sciences Po a ainsi été retrouvé vers 13h heure locale, après que des collègues s'étaient étonnés de son absence à un rendez-vous fixé plus tôt. Selon les autorités new-yorkaises, la chambre était "en désordre" mais le corps de Richard Descoings ne présentait "aucun signe évident de traumatisme", a expliqué Paul Browne, chef adjoint de la police, à l'AFP reprise par Le Monde.
La piste du cambriolage est pour le moment écartée, des objets manquants ayant été retrouvés par la suite : le téléphone et l'ordinateur portable du directeur de l'IEP de Paris ont en effet apparemment été jetés par la fenêtre de sa chambre au 7ème étage et retrouvés sur un palier du 3ème. Pour l'heure, les enquêteurs n'ont aucune "preuve d'acte criminel", selon Paul Browne.
En seize ans de mandat à la tête de Sciences Po, le très médiatique Richard Descoings avait transformé l'école, multipliant par deux le nombre d'étudiants, l'ouvrant à l'international et aux élèves de zone d'éducation prioritaire (ZEP), créant des campus délocalisés comme à Dijon ou à Nancy, ou encore ouvrant l'école de journalisme en 2004. L'an dernier, il faisait encore parler de lui après sa décision de supprimer la traditionnelle épreuve de culture générale du concours d'entrée.
La disparition soudaine de Richard Descoings a été suivie de nombreux témoignages et condoléances de la part de la classe politique et du milieu universitaire. Nicolas Sarkozy a salué "un grand serviteur de l'Etat" tandis qu'Alain Juppé a rendu hommage à "un infatigable acteur du rayonnement universitaire de notre pays dans le monde". Jean-Claude Casanova et Michel Pébereau, deux figures historiques de Sciences Po, ont pour leur part évoqué une "perte irréparable" et salué "l'oeuvre extraordinaire" de Richard Descoings, qui a "profondément transformé Sciences Po".