Trop, c'est trop. La DJ Barbara Butch, également activiste féministe et icône de la communauté queer en France, porte plainte contre X à la suite de sa participation à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, a-t-elle annoncé sur Instagram via un communiqué de son avocate, Audrey Msellati. "Barbara Butch fait l'objet d'une campagne de cyberharcèlement et de diffamation dont la violence est inouïe", écrit l'avocate dans le texte.
"Menacée de mort, de torture et de viol, elle est également visée par de nombreuses injures à caractère antisémite, homophobe, sexiste et grossophobe" depuis la cérémonie d'ouverture, poursuit-elle. "Barbara Butch dénonce cette haine abjecte, déversée par écrans interposés à l'encontre de ce qu'elle est, de ce qu'elle représente, de ce qu'elle défend. En effet, ses engagements et ses valeurs personnelles de bienveillance, et d'inclusivité et d'amour de l'autre ont toujours été au coeur de son projet artistique", ajoute Me Msellati.
"Elle dépose plainte aujourd'hui pour ces faits, qu'ils soient commis par des ressortissants nationaux ou étrangers, et entend poursuivre toute personne qui, à l'avenir, chercherait à l'intimider", prévient-elle encore. Dans la même publication, l'artiste assure être "extrêmement honorée d'avoir pu participer à la cérémonie d'ouverture de Paris 2024", et se dit "la cible d'un énième cyberharcèlement – particulièrement violent". Dans un premier temps, la militante dit avoir choisi de "laisser les haters s'apaiser" mais a décidé de riposter, les vagues de harcèlement et les messages se montrant "de plus en plus extrêmes".
"N'en déplaise à certains, j'existe. Je n'ai jamais eu honte de qui je suis et j'assume tout – y compris mes choix artistiques. Toute ma vie, j'ai refusé d'être une victime : je ne me tairai pas. Je n'ai pas peur de ceux qui se cachent derrière un écran, ou un pseudonyme, pour vomir leur haine et leurs frustrations. Je les combattrai sans jamais trembler", ajoute-t-elle dans son texte.
Ce vendredi 26 juillet, la DJ est apparue dans le tableau intitulé "Festivité" lors du show en scène par Thomas Jolly, coiffée d'une auréole dorée, au centre d'une table composée notamment de drag-queens. Au premier plan, le chanteur Philippe Katerine apparaît presque nu et le corps peint en bleu. Un tableau vu par certains comme une parodie des représentations artistiques de a Cène, dernier repas de Jésus avec ses apôtres, comme dans le célèbre chef-d'oeuvre de Léonard de Vinci.
Cette interprétation a créé un tollé dans certaines sphères ultra conservatrices, voyant un manque de respect contre les valeurs et croyances chrétiennes. À tel point que la Conférence des évêques de France a dénoncé "des scènes de dérision et de moquerie envers le christianisme". Une polémique qui a traversé les frontières, déclenchant des excuses publiques de la part du comité olympique. Aux États-Unis, Donald Trump a qualifié la cérémonie de "honte". Invité sur BFMTV ce dimanche, Thomas Jolly a assuré que son inspiration était "une grande fête païenne reliée aux dieux de l'Olympe", et qu'il n'y avait aucune "volonté de moquerie et de dénigrer qui que ce soit".