Le stratège évincé. Ce mardi, après avoir échoué à l'épreuve d'immunité, Rudy s'est fait éliminer à l'issue du conseil de l'équipe des rouges. Figure de ce début de saison de "Koh-Lanta : Le feu sacré" sur TF1, le conducteur de métro s'est imposé dans l'émission présentée par Denis Brogniart, à la fois comme un bout-en-train mettant l'ambiance, mais également comme un tacticien, avançant ses pions en fonction de ses affinités et de ses alliances. Celui qui a eu la lourde tâche de recomposer les équipes il y a quelques semaines a accepté de se confier auprès de puremedias.com.
Propos recueillis par Florian Guadalupe.
puremedias.com : Contrairement aux votes des motions de censure contre la réforme des retraites, il y a eu assez de voix pour vous éliminer. Etait-ce une surprise ?
Rudy : (rires) Bien joué pour la bascule des retraites ! Alors... Comment je l'ai pris ? Je l'ai mal pris. Le fait que ce sont des rouges à moi qui ont voté contre moi, forcément, je le prends mal. Quand je suis arrivé au conseil, la seule chose que je voulais savoir, c'est pourquoi Helena et Anne-Sophie ont voté contre moi. Anne-Sophie a dit que c'est parce que je suis le plus faible sportivement. Je ne suis pas d'accord. Helena me dit que c'est pour casser le binôme avec Esteban. Je ne suis pas d'accord. Nous sommes des rouges. Nous devons rester rouges dans toutes les circonstances. On doit éliminer les jaunes. On n'avait pas du tout la même stratégie.
Pourquoi vous ont-ils évincé, alors, selon vous ?
Pourquoi ? Elles ont pensé aux victoires qu'elles pourraient gagner au jour le jour. Elles ont pensé à éliminer ceux qu'elles pensaient être les plus faibles. En premier, Tania. En deuxième, moi. Elles se sont ralliées aux jaunes qui, eux, gagnaient souvent. Elles se sont dits que Quentin, Fred et Clémence apporteraient du renouveau et les aideraient à gagner des épreuves. Pour moi, elles n'ont pas pensé à plus loin que ça. Je peux comprendre qu'on veuille gagner, mais c'est moyen de penser à écraser ses coéquipiers pour essayer d'avancer.
"Quand Tania s'est fait éliminer, j'ai été bouche bée de ce que j'ai vu quand j'ai regardé l'émission"
Aviez-vous senti cette opposition qui s'est menée contre vous ?
Vous savez, la semaine dernière, quand Tania s'est fait éliminer, j'ai été bouche bée de ce que j'ai vu quand j'ai regardé l'émission. J'ai vu l'envers du décor. Voir la stratégie qui s'est mise en place contre Tania et moi... Que ce soient les jaunes qui la mettent en place, c'est tout à fait normal. On est dans un jeu. C'est normal. Mais qu'Anne-Sophie et Helena, d'elles-mêmes, aillent voir les jaunes et répéter ce qu'on veut faire et comment on vote, je l'avais mauvaise. Je l'avais mauvaise !
Vous avez l'air remonté. Vous leur en voulez encore ?
Non ! Non ! Comme j'ai dit, c'est un jeu. Chacun avance comme il veut et comme il peut. Chacun sa stratégie. Alexandre était stratège. Son but était d'éliminer des gens dans son équipe carrément ! Ca, je ne l'ai pas compris. Moi, je l'ai eu mauvaise sur le moment. L'objectif est de rester le plus longtemps possible dans l'aventure. Quand on se fait éliminer par des gens de sa propre équipe, on l'a forcément mauvaise. Quand je pose la question à Helena si elle va m'éliminer, elle me dit : "Non". En sachant que quand elle était en danger, je l'ai beaucoup aidée.
"Moi, j'ai un côté sympathique, qui parle et rigole à tout le monde. C'est ce qui a manqué à Alexandre"
Vous avez parlé d'Alexandre comme un stratège. Mais en cette première partie de saison, c'est vous qui vous êtes révélé comme le grand stratège de "Koh-Lanta". C'était votre objectif ?
Pas du tout. J'ai un petit désaccord avec vous. (rires) Je ne me suis pas révélé comme un grand stratège. Le grand stratège, ça reste Alexandre. Moi, je n'ai fait qu'affirmer quand on m'a posé la question. Bon... Je n'aurais peut-être pas dû révéler ce côté-là. Je vous l'accorde. Mais il y a plusieurs façons d'être stratège. Il y a être stratège comme Alexandre et éliminer quelqu'un de son équipe. Et moi, stratège, dans le sens où je veux aller le plus loin possible et ne pas me faire éliminer. Ce sont deux stratégies différentes. Ma stratégie n'est pas dangereuse dans le sens où je ne mets personne en danger.
Dès le premier épisode, vous avez quand même essayé de vous faire des alliés, alors que les équipes n'étaient pas encore formées.
Ca, c'est normal. Pour avancer, il faut se faire des alliés. Si vous n'avez pas rapidement du monde avec vous, vous n'avancez pas. Je pense que c'est ce qui a manqué à Alexandre. Moi, j'ai un côté sympathique, qui parle et rigole à tout le monde. C'est ce qui a manqué à Alexandre.
Cette alliance avec Tania, c'était stratégique d'entrée ?
Avec Tania, c'est une amitié sincère. Il n'y a pas eu de calcul ou de stratégie. Vraiment, c'était très sincère, comme la relation que j'ai eue avec Esteban. Quand on est sur le bateau, ça a tout de suite. Quand on sort du bateau et qu'on nage, on se retrouve encore à trois, à s'entraider et se parler. On est sur l'île, on a tous froid, on dort tous les uns contre les autres. Forcément, ça rapproche. On a eu l'envie d'être ensemble dans les équipes. Si on se lie d'amitié, on peut commencer à se faire confiance et essayer d'aller loin. Même si Tania était dans une équipe différente, j'ai quand même essayé de l'aider du mieux que je pouvais. J'ai vu qu'elle était en danger, donc je lui ai donné le talisman sans problèmes.
"Quand on est en danger, le 'Feu sacré' vous sauve. Quand on n'est pas en danger, vous foutez la merde dans l'autre équipe"
Qu'avez-vous pensé du "Feu sacré" et de son pouvoir ?
C'est une bonne chose quand on l'a ! (rires) Quand on est en danger, ça vous sauve. Quand on n'est pas en danger, vous foutez la merde dans l'autre équipe. C'est quelque chose qui peut déstabiliser. Franchement, c'est pas mal de l'avoir mis cette année. Il permet de perturber les stratégies.
Par la suite, vous avez également recomposé l'équipe. Avez-vous eu des regrets dans le choix des personnes ?
Oui. Dans la composition, je n'étais pas totalement libre des choix. Quand je prends toute l'équipe des jaunes, je dois en mettre un à gauche et un à droite. C'est à chaud. Je n'avais pas le temps de réfléchir. Il fallait voir ce qui marche et ce qui ne marche pas. Il fallait que je fasse ces choix dans l'immédiat. Ca a été très dur de mettre en place une stratégie. J'ai quand même essayé de la faire. Si Gilles avait pris l'équipe que je voulais, j'aurais été dégoûté. Il fallait faire en sorte de mettre des gens avec qui il avait des affinités pour qu'il suive une équipe. C'était très compliqué dans l'instant présent.
Si vous deviez refaire maintenant "Koh-Lanta", vous referiez la même aventure avec les mêmes choix ?
Je fermerais ma gueule ! (rires) Je parlerais moins et je serais discret, c'est sûr. C'est aussi mon défaut. J'aurais un peu plus d'humilité quand même. Ca, c'est mon côté boxeur qui provoque un peu quand il monte sur le ring. Au final, on est dans un sport collectif. Ca ne fonctionne pas pareil. Par contre, si je devais refaire les mêmes choix ? Je pense qu'ils auraient été plus réfléchis.
"Cette notoriété du jour au lendemain fait peur"
Comment vivez-vous le fait de vous regarder chaque mardi soir sur TF1 ?
C'est nouveau pour moi ! Ca fait bizarre de se voir à la télévision. Toute la famille me regarde ! J'ai de la famille en Guadeloupe qui me voit et qui m'appelle pour débriefer les épisodes. Dans un sens, c'est marrant parce que ça permet de rassembler toute la famille. C'est magique et impressionnant, mais ça fait aussi peur par moment. Je n'ai pas l'habitude. Cette notoriété du jour au lendemain fait peur. Quand je vais dans un magasin, on me reconnaît.
Sur les réseaux sociaux, les réactions ne sont-elles pas trop virulentes ?
Ah... En toute honnêteté, je sais que les réactions sur les réseaux sont très virulentes. De toute façon, on ne peut pas plaire à tout le monde. Je ne regarde pas tout ce qu'il se passe sur les réseaux. Si je m'amuse à le faire, je pense que je me mettrai une balle. Je vis ce moment en regardant simplement l'émission, avec mes amis. Je ne veux garder que le positif de cette aventure.
L'émission "Koh-Lanta" vous a-t-elle donné envie de continuer la télévision ?
Non. Ce n'est pas trop mon truc. Pour faire des interviews, peut-être. Mais si jamais je devais faire d'autres émissions ? Non. Si ce n'est pas sportif, ça ne m'intéresse pas.