Le palais du Luxembourg dézingue la plateforme française. Ce mardi, via un communiqué, le sénateur LR des Hauts-de-Seine, Roger Karoutchi, rapporter spécial des crédits du compte de concours financiers "Avances à l'audiovisuel public", réagit au projet de dissolution de Salto, information révélée par puremedias.com hier. Le Comité social économique extraordinaire de France Télévisions doit se réunir le vendredi 20 janvier prochain à ce sujet.
Dans son communiqué, le vice-président du Sénat rappelle qu'il avait "alerté dès la création de cette plateforme sur le problème de positionnement que celle-ci allait rencontrer face aux géants américains". "(Roger Karoutchi) s'était, en outre, interrogé sur la stratégie d'investissement de France Télévisions. L'opportunité pour le groupe public de rejoindre dans ce projet les groupes TF1 et M6 n'apparaissait pas claire pour un groupe public", poursuit-il.
Par ailleurs, Roger Karoutchi note qu'au regard "du caractère confidentiel des données financières de Salto", "imposé par l'Autorité de la concurrence", et "en étant rappelé que France Télévisions n'est pas l'éditeur des programmes de cette société", "le groupe public ne disposait pas du détail des investissements dans les programmes et dans la plateforme technique", "ni du détail des dépenses de fonctionnement de Salto". "France télévisions n'était finalement là que pour combler les pertes, soit 42 millions d'euros fin 2021. Il est aberrant que le groupe public se trouve en position de combler les pertes d'un service mettant notamment en vente des séries produites initialement pour le service public et financées à ce titre par la ressource publique", déclare le sénateur.
Ainsi, l'ancien secrétaire d'Etat, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, "souhaite désormais que le coût de cet investissement absurde soit actualisé" et "transmis au Parlement dans les plus brefs délais". Roger Karoutchi "s'étonne du silence du gouvernement sur cet échec annoncé" : "Celui-ci doit inciter aujourd'hui à présenter les grands axes d'une réforme de l'audiovisuel public. Celle-ci doit intégrer le développement d'une stratégie numérique innovante respectant la spécificité du service public et en s'appuyant sur les succès déjà enregistrés dans ce domaine".