Ségolène Royal dézinguait à tout va dans Le Figaro aujourd'hui : Martine Aubry, François Hollande. Ses concurrents à la primaire socialiste étaient chacun étrillés dans les règles de l'art. "Le point faible de François Hollande, c'est l'inaction. Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu'il aurait réalisée en trente ans de vie politique ? Une seule ? (...) Martine Aubry, sa seule expérience électorale, c'est une législative perdue en 2002. Passer de rien à une campagne présidentielle, ce n'est pas facile" lâchait-elle. Des confessions qu'on ne retrouvait nulle part ailleurs, elles avaient été faites au Figaro selon le journaliste auteur de l'article, François-Xavier Bourmaud.
Mais ces propos francs et durs, repris et commentés par toute la classe politique aujourd'hui n'auraient pas été tenus par Ségolène Royal. Ou pas tout à fait de cette manière. C'est ce qu'elle a expliqué au micro de BFM TV : "Je n'ai donné aucune interview au Figaro donc je suis très étonnée qu'on me voit en image en train de parler sans entendre le son de ma voix et qu'on fasse des extraits d'un journal avec lequel j'ai pu parler de façon informelle en disant et des choses très positives sur les socialistes, et quand on m'interroge de façon franche sur nos qualités et sur nos défauts j'ai répondu de façon franche et les phrases ont été sorties de leur contexte".
Ségolène Royal ne dit pas si elle a été rappelée à l'ordre par son parti suite à la publication de l'article. Mais ces propos probablement off (une confidence d'un politique faite à un journaliste) n'avaient pas, selon elle, vocation à se retrouver dans les colonnes du journal. "Quand on ressort d'un entretien informel des phrases sorties de leur contexte, surtout dans le Figaro, c'est le jeu. Ils essaient de dresser les socialistes les uns contre les autres mais ils n'y parviendront pas parce que je crois que nous nous respectons les uns les autres. Nous avons des différences mais chacun est là dans son travail. Je demande à être respectée comme je respecte les autres" explique-t-elle. Contacté par puremedias.com, le journaliste du Figaro était indisponible ce soir.
Mais Nicolas Domenach, qui l'a récemment rencontrée, confirmait les propos de l'ex-candidate à la présidentielle ce midi sur Canal + : "Les attaques contre Martine Aubry et François Hollande correspondent tout à fait à son état d'esprit particulièrement mordant. Elle pense tout simplement qu'ils ne font pas le poids, qu'ils seront battus et ne passeront pas le premier tour. Les mots sont durs mais ce sont exactement ceux qu'elle emploie". Le Figaro les a mis noir sur blanc, ce qui n'était peut-être pas prévu dans son plan d'attaque.