Ségolène Royal n'aime pas beaucoup les sondages. Surtout quand il lui sont défavorables, elle ne manque d'ailleurs pas de le rappeler à chaque interview où cette question lui est posée. "Une manipulation des esprits (...) un déni de démocratie" dénonce-t-elle régulièrement. Des attaques bien moins féroces en 2006, quand les sondages la plaçaient en tête des intentions de vote à la présidentielle.
Mais Ségolène Royal ne déteste pas tous les sondages. Ceux mis en ligne par les sites d'information trouvent visiblement grâce à ses yeux, comme le démontre Le Monde dans un article sur le sujet. Ces sondages, publiés par les sites généralistes, posent souvent une question au lendemain d'un événement particulier. Ce fut le cas après le débat de la primaire socialiste diffusé sur France 2. Et Ségolène Royal arrivait dans de confortables positions, en totale contradiction avec les sondages traditionnels effectués sur un panel représentatif de la population française. "Mais ces sondages sont – au mieux – indicatifs : d'abord, aucun échantillon n'est constitué, puisque tout internaute peut voter. Ensuite – et surtout – il est extrêmement simple de voter plusieurs fois. Il suffit de changer de navigateur ou d'effacer ses "cookies" pour pouvoir recommencer à voter" note Le Monde.
Surtout quand des militants de Ségolène Royal appellent massivement à se rendre sur ces sites pour aller voter en sa faveur. Ce qui a été fait le 16 septembre dernier comme le révèle notre confrère : un courriel a été envoyé par le groupe "Militants avec Ségolène" pour encourager les adhérents à aller voter en faveur de Ségolène Royal pour les sondages mis en ligne par Le JDD, NouvelObs.com ou encore 20minutes.fr. Et logiquement, Ségolène Royal adore les "enseignements" rendus par ces sondages en ligne. "Les sondages Internet qui ont suivi le débat ont un nombre de votants si important qu'ils excluent tout risque de manipulation. Les résultats sont très favorables à Ségolène Royal" pouvait-on lire dans un courriel envoyé le 21 septembre par son équipe de campagne. On se réconforte comme on peut.