Libération persiste et signe. Dans son édition du jour, le quotidien publie une tribune dans laquelle il revient sur le sondage contesté concernant Marine Le Pen, qui avait fait la Une du journal il y a quelques semaines - juste avant celle sur le mariage gay - qui avait également défrayé la chronique. Assumant pleinement ses choix, la rédaction s'explique sur la méthodologie employée, ses motivations et revient au passage sur la fameuse faute d'orthographe publiée en Une.
"30% des Français n'exclueraient pas de voter Marine Le Pen". Voilà ce qu'on pouvait lire le 9 janvier à la Une du journal Libération. Si le chiffre 30% interpelle et surprend alors pour son caractère saisissant, il suscite également des doutes sur sa véracité, puisque le détail de l'étude dans les pages intérieures du journal semble le contredire. Accusé de "forcer le trait" par certains, le quotidien explique : "Libération assume pleinement le choix éditorial (...) que d'autres enquêtes, conduites par d'autres instituts pour d'autres médias, ont depuis confirmé", revenant au passage en introduction sur la faute d'orthographe qui avait également fait beaucoup parler - "exclueraient" au lieu de "excluraient" : "mille excuses sur la forme" assume aussi à ce sujet la rédaction du journal.
Le quotidien revient également sur la méthodologie employée dont la Commission des sondages "ne conteste nullement la fiabilité" : "Un échantillon exceptionnel de 2000 personnes a été constitué (représentatif de la population française), permettant de réduire les marges d'erreur applicables aux sous-échantillons des publics affichant une proximité avec Marine Le Pen ou avec le FN." Libération justifie également cette Une polémique par l'"inquiétude" suscitée par l'accession à la tête du FN de Marine Le Pen, qui peut "profondément modifier le rapport des électeurs à ce parti et aux idées qu'il défend." Un acte politique de la part du journal donc, mêlé à une envie d'informer ses lecteurs : "Libération continuera à mobiliser les outils qui sont les siens pour informer. Et alerter." conclut ainsi le quotidien.