Ouverture d'une information judiciaire en France. Hier soir, l'AFP a annoncé que le patron du groupe de médias qatari beIN Sports, Yousef Al-Obaidly, et l'ancien président de la Fédération internationale d'athlétisme, Lamine Diack, ont été mis en examen en mars dernier. Ces mises en examen ont été réalisées dans le cadre de l'enquête sur des soupçons de corruption en marge des candidatures de Doha aux Mondiaux d'athlétisme de 2017 et 2019. Yousef Al-Obaidly a été mis en examen pour "corruption active" tandis que l'ex-président de l'IAAF (International Association for Athletics Federations), jusqu'ici placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté, a été mis en examen pour "corruption passive".
Les juges d'instruction s'interrogent sur deux versements d'un total de 3,5 millions de dollars, réalisés en 2011 par l'entreprise Oryx Qatar Sports Investment, co-détenue par Nasser Al-Khelaïfi, dirigeant du PSG et de beIN Media Group et proche de Yousef Al-Obaidly, et son frère Khalid, au profit d'une société dirigée par Papa Massata Diack, fils de Lamine Diack, président de la Fédération internationale d'athlétisme. A cette époque, le Qatar ambitionnait déjà d'accueillir les Mondiaux d'athlétisme de 2017 et les JO de 2020.
L'enquête souhaite savoir si en contrepartie de ces versements, Lamine Diack, dirigeant de l'IAAF de 1999 à 2015, a fait en sorte de reporter les dates d'organisation des deux compétitions, en raison des conditions météo du Qatar et s'il a permis l'obtention de votes de membres de l'IAAF en faveur de Doha pour ces Mondiaux. Par ailleurs, proche de Yousef Al-Obaidly, Nasser Al-Khelaïfi avait été placé en mars dernier sous le statut de témoin assisté dans cette information judiciaire, qui concerne aussi les conditions d'attribution des JO de Tokyo de 2020 et de Rio de 2016.
Dans une réaction transmise à l'AFP, Yousef Al-Obaidly a "catégoriquement contesté" les soupçons le visant. Il a estimé que les accusations contre lui étaient "hautement infondées et sans consistance".