Spotify prend position. Le service de streaming musical a annoncé dans un communiqué hier que les chansons de R. Kelly ne seraient plus proposées dans aucune de ses playlists. "Nous retirons R. Kelly de toutes les playlists appartenant ou étant gérées par Spotify, et des recommandations algorithmiques", a ainsi expliqué le site, précisant que les titres du chanteur américain seront toutefois toujours accessibles à ses abonnés.
"Sa musique sera toujours disponible via notre service, mais Spotify ne souhaite pas la promouvoir activement. Nous ne censurons pas de contenu en raison du comportement d'un artiste ou d'un créateur, mais nous désirons que nos décisions éditoriales - ce que nous choisissons de programmer - reflètent nos valeurs. Quand un artiste ou un créateur fait quelque chose de particulièrement détestable ou répréhensible, cela peut affecter la façon dont nous soutenons cet artiste ou ce créateur", a ajouté Spotify.
Le service de streaming suédois réagit aux nombreuses voix qui s'élèvent de plus en plus contre R. Kelly. Accusé et blanchi en 2008 dans une affaire de pédopornographie, le chanteur est désormais accusé d'avoir créé une secte sexuelle dans laquelle il contrôlerait de manière abusive la vie de plusieurs femmes. Le chanteur est toujours en contrat chez RCA et continue à se produire en concert, même si plusieurs apparitions ont été annulées ces derniers temps. Son avocat, son manager et son agent ont tous démissionné et un mouvement #MuteRKelly a été lancé sur les réseaux sociaux.
Dans la foulée, Spotify a adopté la même mesure à l'encontre du rappeur XXXTentacion. Ce dernier est actuellement accusé d'avoir grièvement blessé une femme enceinte et d'avoir tenté de subornation de témoin. Reste à voir si d'autres artistes subiront prochainement le même sort. Spotify assure de son côté que chaque décision sera étudiée au cas par cas, avec l'aide d'associations qui se battent au quotidien contre les discriminations.