Tir groupé pour le CSA qui vient, selon Le Point, de mettre en demeure trois chaînes d'information (LCI, i-TELE, BFM TV) et deux radios (Europe 1 et France Inter) pour le non-respect de la règle des temps de parole sur leur antenne. Ces cinq médias ont accordé bien trop d'antenne au PS, porté ces derniers mois par la primaire et l'affaire DSK. Ces mises en demeure sont un avertissement, elles n'entraînent aucune sanction.
La règle définie par le gendarme de l'audiovisuel est simple : hors campagne électorale, les chaînes doivent accorder à l'opposition parlementaire un temps de parole équivalent à 50% de celui de la majorité. Une répartition qui n'a pas été respectée sur ces médias malgré la mise en garde du CSA juste avant la primaire socialiste. Sur la période de mesure du 1er juillet au 30 septembre, "le temps de parole accordé au PS a été proche de 100 % de celui du bloc majoritaire" reconnaîssait la semaine dernière Guillaume Dubois, directeur de la rédaction de BFMTV.
Même constat du côté de LCI et i-TELE, contraints elles aussi de suivre l'actualité politique préemptée par la primaire socialiste ces derniers mois. "L'opération rattrapage est en cours assure Alain Weill, propriétaire de BFM TV à notre confrère du Point. On veut être exemplaire sur l'égalité des temps de parole et sur le fond (...) Les journalistes doivent être rigoureux. Les chaînes info jouent un rôle important !". Même son du cloche du côté d'Europe 1 qui a "souffert" de la retransmission en direct de l'un des trois débats le 28 septembre.
Chronomètre en main, France Télévisions sa mieux respecté la règle dictée par le CSA. Thierry Thuillier, directeur de l'information du groupe l'affirme : pour les JT, la majorité gouvernementale a bénéficié jusqu'au 30 septembre de 51% du temps d'antenne politique contre 41% pour le PS. Pas sûr que cela soit vrai au-delà de cette date. Les chaînes devront alors rééquilibrer leurs compteurs d'ici à la fin de l'année notamment pour compenser les débats, qui ont monopolisé 4h45 d'antenne.
Dimanche soir sur le plateau de France2, Jean-François Copé s'est ému de l'omniprésence médiatique du PS à la télévision. "Il faut mesurer ce que ça a été d'être sorti de fait du débat pendant deux mois, des plateaux télé où il n'y avait que des gens de gauche, des gens du PS autour de la table" expliquait-il sur le plateau de Laurent Delahousse. Du côté des téléspectateurs, on frise aussi l'overdose. Selon un sondage réalisé par Le Journal Du Dimanche, 61% des Français sont "plutôt d'accord" pour dire que les médias ont trop parlé de cet événement.