S'ils s'affrontent régulièrement, les groupes audiovisuels français savent aussi s'unir pour faire avancer leurs intérêts communs. En juillet dernier, Nonce Paolini et Nicolas de Tavernost, patrons respectifs de TF1 et M6, envoyaient ainsi une lettre à Jean-Marc Ayrault pour réclamer une baisse de leur contribution au financement du cinéma français. Six mois plus tard, Nonce Paolini vient une nouvelle fois de faire alliance avec, cette fois, le patron du groupe Canal+, Bertrand Méheut.
Les deux hommes ont ainsi cosigné dans Les Echos ce matin une tribune intitulée "Chronologie des médias : ce que nous proposons". Dans leur texte, les deux patrons donnent leur accord à une réforme de la chronologie des médias, préconisée par le rapport Lescure mais aussi par une récente publication du Conseil supérieur de l'audiovisuel. Dans son rapport, le CSA se prononçait ainsi en faveur du raccourcissement du délai d'attente entre la sortie en salles d'un film et son accès en vidéo à la demande.
Une idée à laquelle adhèrent visiblement les groupes TF1 et Canal+. "Nous ne serions aujourd'hui pas opposés à un avancement, à vingt-quatre mois après leur sortie en salle, de la possibilité d'exposer en vidéo à la demande par abonnement les films français ou étrangers non préfinancés et ayant réalisé moins de 100.000 entrées en salle en France (soit 50% des films sortant en France chaque année, ndlr)" écrivent ainsi Nonce Paolini et Bertrand Méheut dans leur tribune.
Mais cette réforme de la chronologie des médias doit cependant ne pas intervenir seule selon les deux PDG qui souhaiteraient également une refonte de leurs obligations de financement. "En parallèle, il conviendra d'assouplir les obligations, y compris de financement, des fenêtres d'exploitation directement impactées par ce raccourcissement, à savoir celles de TF1 et des chaînes Ciné+" ont ainsi souligné les deux hommes.