
Le ministère de la Culture a tranché. Alors que Dominique Boutonnat avait démissionné de la présidence du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) en juin 2024, son successeur a finalement été nommé ce mercredi 5 février 2025. Sur proposition de la ministre Rachida Dati, le Président de la République Emmanuel Macron a choisi Gaëtan Bruel, né en 1988, pour présider cette institution clé pour le secteur du cinéma français, a-t-on appris dans un communiqué repris par une dépêche AFP publiée ce jour. Jusqu’alors directeur de cabinet de la ministre de la Culture, il dirigeait entre 2019 et 2023 les services culturels de l’ambassade de France aux États-Unis. À son CV, des expériences auprès de Gabriel Attal à l'Education ou de Jean-Yves Le Drian à la Défense et aux Affaires étrangères. Il prendra ses fonctions le lundi 17 février prochain pour trois ans.
"Le CNC doit continuer à renforcer l'excellence et la compétitivité (du secteur) dans un environnement international en profonde mutation, marqué par des enjeux numériques et l'essor de l'intelligence artificielle", a commenté le ministère de la Culture dans ce communiqué. La ministre souhaite également qu'il veille à "la liberté de création" et "l'ancrage territorial" de ses politiques, conduise "une stratégie plus offensive à l'export" et veille "à la relance des dispositifs d'éducation à l'image, aujourd'hui fragilisés". "La lutte contre les violences sexuelles reste une priorité" ajoute le communiqué.
Pour rappel, Dominique Boutonnat avait dû quitter son poste après avoir été condamné le 28 juin 2024 par le tribunal correctionnel de Nanterre à trois ans de prison pour avoir agressé sexuellement son filleul, âgé de 19 ans à l’époque des faits, en août 2020. Olivier Henrard assurait l’intérim en attendant l’arrivée d’un nouveau président. Dans un discours prononcé aux Folies Bergères le 29 janvier dernier, il avait dressé un bilan de l’année écoulée, louant le modèle français de l’exception culturelle, avec une fréquentation en hausse des salles et une reconnaissance artistique internationale avec les succès à travers le monde d’"Emilia Perez" de Jacques Audiard ou du "Comte de Monte-Cristo" d’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte.
Pour 2025, le haut fonctionnaire promettait une poursuite des efforts du CNC pour cultiver la singularité du cinéma français, soutenir la curiosité des publics et renforcer les savoir-faire. Une mission fragilisée depuis les menaces de Canal+, premier financeur du cinéma français, de se désengager face aux nouvelles ambitions de Disney+.