Gilles Pélisson sort du bois. Ce matin, le PDG de TF1 est longuement interrogé par nos confrères des "Echos". L'occasion pour lui de passer en revue l'actualité sectorielle de l'audiovisuel et de s'exprimer sur les grandes réformes à venir. Concernant celle de l'audiovisuel public, le patron de la filiale de Bouygues se dit "convaincu" que la France "doit avoir un service public puissant". Gilles Pélisson assure que le groupe TF1 sera en revanche "vigilant" sur "la réattribution du canal de France 4 et peut-être de France Ô". "Alors que le marché de la publicité télé en France ne croît plus que modestement, nous ne souhaitons pas que ces canaux soient attribués à de nouveaux opérateurs privés" poursuit-il.
Alors que la rumeur prêtait au groupe TF1 des velléités sur Gulli, la chaîne jeunesse du groupe Lagardère, Gilles Pélisson assure que la Une n'est "pas dans la perspective de rachat de chaînes supplémentaires". "Nous nous focalisons sur nos cinq chaînes" poursuit-il, estimant que celles-ci se "portent bien", ce qui n'est pourtant pas le cas de LCI, dont les audiences demeurent faibles et qui continue de perdre beaucoup d'argent. Concernant le marché publicitaire, Gilles Pélisson se réjouit de "creuser l'écart" avec le groupe M6 sur "la cible commerciale de moins de cinquante ans". Il anticipe par ailleurs une "marge de manoeuvre" plus limitée de la Six, jusqu'à présent dans une dynamique haussière sur le marché publicitaire, dans la progression du volume de ses espaces.
Sur la réforme de l'audiovisuel privé à venir, Gilles Pélisson défend un maintien des "grands équilibres". Concernant la chronologie des médias du cinéma, le patron de la Une se dit prêt à "faire des concessions sur (ses) fenêtres de diffusion" à condition que "(ses) obligations de financement soient assouplies". Le patron de la filiale de Bouygues affirme d'ailleurs avoir alerté Françoise Nyssen sur le sujet. Le patron de TF1 milite en creux aussi pour la levée de l'interdiction de la publicité télévisée des secteurs comme le cinéma, financé en partie par les chaînes de télévision, et la grande distribution. "Il ne faut pas hésiter à faire des expérimentations, par exemple pendant un an, puis en tirer les conclusions" préconise-t-il.
Enfin, interrogé sur le lancement de Salto, la plateforme OTT commune de TF1, France Télévisions et M6, Gilles Pélisson y voit "une façon de faire bouger les lignes, de suivre les usages" et revendique l'inspiration du modèle d'Hulu. Le patron de la Une rappelle que les trois groupes audiovisuels français investissent au total 45 millions d'euros dans Salto. Questionné sur la rentabilité de la plateforme, le PDG de TF1 rappelle qu'aucun des acteurs engagés n'a d'intérêt à "ce que ce soit un puits sans fond", justifiant ainsi le recours au replay plutôt qu'à la SVOD, qui nécessiterait "d'importants investissements".