La mise en garde "ferme" du CSA suite à la diffusion par France 2 d'un reportage montrant des images très difficiles au Mali n'est pas du goût de Thierry Thuillier, patron de l'information du service public. "J'aimerais savoir qui décide de ce qu'on peut montrer d'une guerre. Je pensais que jusqu'ici cette responsabilité relevait des journalistes", explique-t-il à nos confrères du Point.fr
Le 7 février en prime, "Envoyé Spécial" sur France 2 diffusait un reportage choc sur les soupçons d'exactions qui se multiplient dans le pays. Les reporters du journal ont enquêté avec l'aide de la population locale sur des disparitions et des rumeurs d'exécutions sommaires. Au fil de leur reportage, les journalistes ont alors retrouvé des corps brûlés ou en état de décomposition avancée."Considérant que des plans répétés et particulièrement insistants sur les corps de personnes décédées, sans analyse correspondante, étaient susceptibles de constituer une atteinte à la dignité de la personne humaine, le Conseil, réuni en assemblée plénière le 12 février, a décidé de mettre fermement en garde les responsables de France Télévisions contre le renouvellement de tels manquements", estimait le CSA dans un communiqué.
Thierry Thuillier avec Rémy Pflimlin, le patron de France Télévisions, devraient être reçu à leur demande par le CSA pour engager un débat sur la question. "Il faut qu'on m'explique ce qui est attentatoire à la dignité humaine", estime le patron de l'info. Une position appuyée par la Société des Journalistes de France 2 : "Il n'est pas concevable que dans une enquête consacrée à des exactions au Mali, des images ne viennent pas à l'appui de celle-ci. Ces images ont été parfaitement décryptées au service de l'enquête."
Le CSA, "conscient des difficultés dans lesquelles s'effectue le travail des journalistes", a rappelé à France 2 dans un communiqué "le principe de dignité humaine" qui s'applique lorsque des personnes décédées sont filmées par des équipes de tournage. Si vous l'avez raté, puremedias.com vous en propose quelques extraits. Attention, certaines images sont difficilement supportables.