La chaîne prend des mesures. Contactée par l'AFP, la direction de TV5 Monde a confirmé que quatre procédures disciplinaires sont en cours à la chaîne de la francophonie pour harcèlement moral, après la publication d'une enquête de Mediapart hier. Selon le site d'investigation, plusieurs salariés ont été victimes de harcèlement moral, d'agissements sexistes ou à connotation sexuelle, d'homophobie et de comportement brutaux.
Deux enquêtes internes présentées en juillet et en décembre 2019 ont révélé un climat de "souffrance au travail" et de "mal-être généralisé" au sein de TV5 Monde. La première enquête émane des représentants de la rédaction et la deuxième de la direction de la chaîne. Les procédures initiées par la direction peuvent aller jusqu'au licenciement et visent un directeur adjoint de l'information, le directeur de la rédaction et deux journalistes.
En avril 2019, une motion de défiance avait été adoptée par la rédaction de la chaîne à l'encontre de sa direction afin de protester contre un projet éditorial jugé "indigent" et "une gouvernance brutale". Une partie de la direction de l'information avait alors quitté la chaîne ou s'était mise en arrêt maladie. De plus, François Joly, ancien visage d'"Envoyé spécial" sur France 2, avait été nommée directrice de l'information.
Joint par l'AFP, TV5 Monde n'a pas souhaité commenté les quatre procédures en cours, mais a affirmé sa confiance en sa nouvelle directrice de l'information. "Nous reconstruisons avec Françoise Joly après une période très compliquée. Cette situation doit appartenir au passé", a indiqué le PDG de TV5 Monde, Yves Bigot. En 2019, ce dernier a également connu une baisse de sa dotation accordée par l'Etat, comme les autres médias de l'audiovisuel public. Mi-novembre, la direction avait annoncé la suppression des trois journaux de nuit et de trois émissions, qui s'accompagne d'un plan de départs volontaires.