Il y a quelques mois, l'Union des Etudiants Juifs de France (UEJF) et l'association "J'accuse" avaient assigné Twitter en justice suite à la vague de tweets antisémites reprenant les hashtags #unbonjuif et #unjuifmort. Dans un premier temps, le réseau social s'était réfugié derrière la loi de son pays d'origine, les Etats-Unis, afin de ne pas communiquer les données permettant d'identifier les instigateurs de ces "blagues".
L'UEJF avait alors attaqué en mars le président de Twitter, Dick Costolo, pour "injure et diffamation raciale, provocation publique à la haine ou à la violence à l'encontre des juifs". Dans un communiqué, Twitter annonce aujourd'hui avoir délivré à la justice des données pour identifier les utilisateurs à l'origine de ces dérapages. La transmission de ces données clôt le litige, les deux parties "ont convenu de poursuivre activement leur collaboration, afin de lutter contre le racisme et l'antisémitisme dans le respect de leurs législations nationales respectives", explique le réseau social dans son communiqué. En juin dernier, le réseau social avait été débouté par la cour d'appel de Paris qui lui a confirmé son obligation de communiquer les informations concernant les auteurs de tweets racistes ou antisémites .
Fleur Pellerin, ministre de l'Economie numérique, reconnaissait il y a peu la difficulté de légiférer face à "une entreprise qui a son siège aux Etats-Unis et où la conception de la liberté d'expression est peut-être plus extensive". Après l'indignation provoqué par les tweets racistes, la ministre avait joué l'apaisement pour "négocier avec Twitter le fait de pouvoir retirer les contenus, les hashtags qui sont litigieux et également d'obtenir de leur part qu'ils donnent l'identité des personnes qui, de manière répétitive, font des post de cette nature".
"Je pense [que les responsables de Twitter] ont tout intérêt à s'adapter aux cultures juridiques et philosophiques et éthiques des pays dans lesquels ils souhaitent se développer", avait-elle expliqué sur LCI, tout en précisant que le gouvernement français était "en discussions assez permanentes" avec les responsables du site de micro-blogging et que ces derniers étaient tout à fait "réceptifs". Ils viennent de le prouver.