Des images qui avaient choqué peu de temps après les attentats du Bataclan. Ce mardi, selon BFMTV, le tribunal correctionnel de Nanterre a relaxé Marine Le Pen et Gilbert Collard pour avoir diffusé sur Twitter des photos de propagande de Daesh en 2015. Si les juges n'ont pas contesté le caractère violent des clichés, ils n'ont pas relevé de prosélytisme de la part des deux ténors du Rassemblement national.
Pour rappel, le 16 décembre 2015, la présidente du RN avait publié sur ses réseaux sociaux des images d'exactions de l'Etat islamique afin de dénoncer des propos tenus par Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Ce dernier, qui recevait le politologue Gilles Kepel, avait alors évoqué des liens entre le parti frontiste et l'organisation terroriste. "Le parallèle fait ce matin par Jean-Jacques Bourdin entre Daech et le FN est un dérapage inacceptable. Il doit retirer ses propos immondes !", avait-elle écrit, avant de démarrer la publication d'une série de photos horribles. Intitulés "Jean-Jacques Bourdin, Daesh c'est ÇA !", les tweets montraient un prisonnier écrasé par un char d'assaut, un autre brûlant dans une cage et un dernier la tête décapitée posée sur le torse. De son côté, Gilbert Collard avait relayé le même jour un cliché d'un homme, le crâne défoncé, avec en légende : "Bourdin compare le FN à Daesh : le poids des mots et le choc des bobos !".
Les deux élus avaient alors été poursuivis sur le fondement de l'article 227-24 du Code pénal, qui précise que "le fait de diffuser un message à caractère violent ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine est puni de trois ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende lorsque ce message est susceptible d'être vu par un mineur".
Lors du procès le 10 février dernier, Marine Le Pen avait invoqué sa "liberté d'expression et d'information" et avait dénoncé un "procès politique" contre le Rassemblement national. De plus, elle avait revendiqué son droit à "diffuser des photos, aussi choquantes soient-elles". "Si demain je suis devant un individu qui nie la Shoah, je suis parfaitement capable de lui montrer une photo des camps", s'était défendu pour sa part Gilbert Collard, ajoutant que la diffusion de ces photos n'était "pas attentatoire à la dignité humaine".