Jusqu'ici, la condamnation avait été unanime. En France, bien sûr, mais aussi aux quatre coins du monde, de nombreux représentants politiques, journalistes et personnalités ont pris la parole depuis ce midi pour condamner avec la plus grande fermeté l'attaque terroriste qui a coûté la vie à douze personnes dans les locaux de "Charlie Hebdo". Parmi eux, les dessinateurs Cabu, Charb, Wolinski et Tignous, mais aussi l'économiste Bernard Maris. Des manifestations spontanées ont eu lieu partout en France, mais aussi à l'étranger pour défendre la liberté d'expression.
Mais ce soir, une petite phrase glissée dans un papier du "Financial Times" provoque la colère de nombreux observateurs - et a d'ailleurs été retirée de l'article en question. Comme beaucoup de médias internationaux, le quotidien économique britannique a offert une large couverture au drame qui s'est produit ce midi. Outre les faits relatifs au drame, le FT a proposé un retour en arrière sur l'historique de "Charlie Hebdo", l'attentat dont il avait été victime en 2011 et même l'appel par certains responsables politiques un an plus tard à "ne pas jeter de l'huile sur le feu".
Mais c'est dans un autre édito, sur les conséquences politiques potentielles de l'attentat, que le journaliste Tony Barber a glissé une phrase qui fait couler beaucoup d'encre. S'il condamne évidemment avec la plus grande fermeté les terroristes, il critique aussi l'hebdomadaire satirique, ainsi que le journal danois Jyllands-Posten, qui avait publié une caricature du prophète en 2005. "Un peu de bon sens serait utile dans des publications comme Charlie Hebdo (...), qui prétendent combattre pour la liberté quand ils provoquent les musulmans, mais agissent en fait de manière stupide", a ainsi écrit le journaliste.
Cette petite phrase n'a pas manqué de provoquer la colère, d'abord dans les commentaires de l'article, puis auprès d'autres journalistes qui l'ont dénoncée et relayée. Depuis, ces quelques mots critiques envers Charlie Hebdo ont été retirés de l'article, toujours accessible sur le site du Financial Times (article payant). Le quotidien a par ailleurs pris la parole pour Twitter pour se distancer de l'article, précisant qu'il s'agissait d'un papier d'opinion et non d'un éditorial du FT.