Un amendement soutenu par une trentaine de députés socialistes veut limiter la privatisation des évènements sportifs par les chaînes de télévisions payantes. Alors que beIN Sports va diffuser en exclusivité une partie de l'Euro 2016 de football (18 rencontres sur un total de 51 matchs), qui aura lieu en France du 10 juin au 10 juillet prochain, Valérie Corre, députée socialiste du Loiret, a déposé un amendement pour imposer la diffusion gratuite des compétitions sportives organisées en France.
Selon Le Monde, qui détaille le contenu de cette disposition discutée aujourd'hui à l'Assemblée Nationale, l'amendement n'a que peu de chance d'être adopté. Il a au moins le mérite de lancer le débat. "Si on ne commence pas en parler, personne ne le fera jamais", explique Valérie Corre au quotidien du soir.
L'élue voudrait donc ajouter les compétitions organisées par la France - avec des financements publics - dans la liste des "événements (sportifs) d'importance majeure" qui doivent être mis à disposition des chaînes de télévision gratuites. Celle-ci comprend déjà les Jeux Olympiques d'été et d'hiver, les matchs de l'équipe de France de football, le match d'ouverture, les demi-finales et la finale de la Coupe du monde de football, les demi-finales et la finale du Championnat d'Europe de football, la finale de la Ligue des Champions, le tournoi des Six Nations, les demi-finales et la finale de la Coupe du monde de rugby, la finale du Top 14, les finales des simples messieurs et dames de Roland-Garros, le Tour de France, les championnats du monde d'athlétisme, etc.
Après l'Euro 2016, qui n'est pas concerné par cet amendement, la France va organiser notamment le Championnat du monde de handball du 11 au 29 janvier 2017 et la Coupe du monde féminine de football 2019, dont TF1 a déjà acheté les droits. Si Paris emporte l'organisation des Jeux Olympiques 2024, les infrastructures olympiques pourraient accueillir de nombreuses compétitions internationales dans les années suivant les JO.
Pour rappel, la facture de l'Euro 2016 est de 1,7 milliard d'euros. L'Etat et les collectivités locales ont déboursé plus de 600 millions d'euros, notamment pour construire ou rénover les dix stades retenus.