"Les recettes du box-office sont à un niveau record, alors pourquoi Hollywood n'a-t-il pas le sourire ?" s'interroge aujourd'hui le Hollywood Reporter. Car si les recettes s'élèvent au premier semestre à 5,86 milliards de dollars, c'est avant tout grâce au succès de deux gros films, "Avengers" et "Hunger Games", qui ont à eux seuls généré 1,02 milliard de dollars. Et ces bons scores ne cachent pas la déception face aux performances de plusieurs films qui ont signé des contre-performances parfois colossales. La part de marché de la 3D est également en net recul et Hollywood s'inquiète.
Retour en décembre 2009 : le film phénomène "Avatar" sort sur les écrans et 83% de ses recettes sont générées dans des salles équipées en 3D. Six mois plus tard, "Toy Story 3" affiche une part de marché 3D de 56%. Mais cette année, le nombre de spectateurs qui sont prêts à payer plus cher pour voir leur film en 3D est en nette baisse. Il faut dire que, outre-Atlantique, le surcoût peut s'élever à 3 ou 4 dollars par billet ! Les familles, en particulier, refusent de plus en plus de payer des billets en 3D puisque le surcoût est multiplié par le nombre de parents et d'enfants.
Ainsi, en juin, "Rebelle" n'a récolté que 32% de ses recettes dans des salles 3D et "Madagascar 3" ne fait pas beaucoup mieux à 38%. Selon le magazine américain, ce désamour des spectateurs pour les films en 3D indique clairement que le mode de consommation du cinéma a changé en raison des prix trop élevés. "Les gens ne viennent plus au cinéma qu'exceptionnellement maintenant, il n'y a plus de fréquentation habituelle des cinémas", explique un distributeur au magazine spécialisé.
En clair, il n'y a plus de spectateurs qui vont au cinéma par habitude puis choisissent le film qu'ils vont voir une fois devant le guichet. Les spectateurs ont déjà fait leur choix avant d'arriver sur place. Du coup, certains projets très coûteux ne trouvent plus leur public, car les spectateurs ne donnent plus leur chance à ces blockbusters. D'où les flops colossaux de "John Carter" et "Battleship", mais aussi les grosses déceptions que furent "Dark Shadows", "Rock Forever", "The Dictator" et plein d'autres. "Il n'y a plus de filet de sûreté ! Si on fait un film que les gens ne veulent pas absolument aller voir, vous ne vous en sortirez plus. Même Tim Burton, Johnny Depp et Adam Sandler ne sont pas invincibles", analyse le même distributeur. "Du coup, si vous faites un film que les gens rejettent, les conséquences peuvent être énormément plus graves", poursuit-il.