C'était la grande interrogation de l'émission. Quelle tournure allait prendre le débat entre les six candidats qui briguent l'investiture PS pour l'élection présidentielle 2012 ? Si les débats ont été de bonne tenue, ils ont été en fait peu dynamiques. Pas de déchirements entre les candidats, peu de prises à parti. L'émission s'est déroulée sans incident, hormi la chute du pupitre de David Pujadas. Mais en fin d'émission, Martine Aubry s'est directement confrontée à François Hollande sur trois thèmes : le nucléaire, l'équilibre des comptes en 2017 mais aussi son projet de "contrat de génération".
Sur le nucléaire, la maire de Lille a critiqué les propos de son adversaire. Alors qu'elle propose une sortie de cette énergie sans préciser de date, parlant même du nucléaire comme d'une "énergie du passé", François Hollande a indiqué qu'il comptait réduire la part du nucléaire dans notre énergie de 75% à 50% d'ici 2025. "Moi je suis claire", a lancé Martine Aubry. François Hollande a alors pressé sa concurrente de préciser ses intentions sur le sort qu'elle réservait au nucléaire d'ici 2025 pour finalement estimer qu'elle aussi était d'accord pour le passer de 75% à 50%. "Ce n'est pas parce que nos courbes se croisent que nous sommes d'accord", a répondu Martine Aubry.
Ensuite, l'équilibre des comptes. "Je le dis à François, on ne peut pas dire qu'on va arriver à zéro déficit en 2017 dans l'incertitude qui est celle aujourd'hui de l'Europe et du monde", a lancé Martine Aubry. "Je ne veux pas m'engager sur cela. Je m'engage pour 2013 (retour du déficit à 3% du PIB, NDLR). Je ne crois pas que l'on puisse s'engager ou alors on ne peut pas faire l'éducation, on ne peut pas faire un contrat de génération qui coûtera extrêment cher et qui pour moi ne marchera pas", a-t-elle ajouté, faisant référence ici aux deux principales propositions de François Hollande.
"Il faut donner une direction", réplique son principal concurrent, "une direction qui doit aller vers la maîtrise de notre endettement. Je ne serai pas le président qui accroîtera la dette comme Nicolas Sarkozy l'a fait dans un contexte de crise, il est vrai, mais en dégradant les comptes publics (...) Tout ce que j'ai proposé (...) sera financé par des économies équivalentes", a-t-il ajouté. Enfin, le contrat de génération, une proposition de François Hollande qui permet à une entreprise d'obtenir une baisse des charges en contrepartie de l'embauche d'un jeune et du maintien d'un senior dans la société. "Je l'ai essayé, ça ne marche pas", a lancé Martine Aubry, indiquant préférer ses emplois aidés.