Dimanche à 19h dans "Les dessous de l'écran" sur RTL, Philippe Robuchon et Benjamin Meffre recevaient Marie Muzard pour parler de la communication de crise de M6 après le surgissement de "l'affaire Gilbert Rozon" la semaine dernière, qui a poussé M6 à déprogrammer "La France a un incroyable talent" en seulement quelques heures.
Auteur de "Very Bad Buzz", Marie Muzard, spécialiste de la com' de crise digitale, a estimé que M6 avait "bien réagi" dans cette affaire. "Il fallait réagir très vite. Si M6 n'avait pas pris cette décision, le risque était pour elle de cristalliser toute la colère sur ses programmes". "Elle aurait été perçue comme peu scrupuleuse et recherchant la rentabilité. Je pense que les annonceurs n'auraient de toute façon pas suivi. Ils ne veulent plus être associés à des contenus douteux", a décrypté la communicante. Marie Muzard a fait la comparaison entre cette communication de M6, selon elle maîtrisée, et celle de C8 lors de l'affaire Hanouna et du sketch jugé homophobe. "Au lieu de s'en prendre au CSA, ils auraient dû faire un mea culpa, ce qui aurait apaisé le bad buzz", a estimé Marie Muzard, précisant que cette étape des excuses était la plus efficace pour enrayer une crise sur les réseaux sociaux.
"On a changé de paradigme avec l'ère du digital. Avant, les entreprises attendaient que l'autorité dise qu'untel est coupable. On attendait la décision du juge pour prendre des sanctions ou pas. Ca, ça ne fonctionne plus. Ce qui compte aujourd'hui, ce n'est pas la justice, c'est le tribunal populaire. C'est l'opinion !", a ajouté Marie Muzard.
Evoquant le coût pour M6 d'une telle décision, Marie Muzard a estimé qu'il s'agissait cependant de l'option la moins coûteuse pour la chaîne. "Le risque financier est connu, l'autre risque est inconnu et peut être extrêmement lourd (...) La morale tue et peut faire extrêmement mal aujourd'hui à une entreprise", a-t-elle estimé. "Il faut prendre conscience que le bad buzz n'est pas un étrange animal qui vous arrive dessus à cause de l'hystérie de la toile. On est dans une nouvelle ère avec cette prépondérance du tribunal populaire. Les entreprises vont y être confrontées. Toutes ces tendances nouvelles sont à mon avis irréversibles. Il vaut mieux se préparer et anticiper sinon, cela va être la gueule de bois", a conclu Marie Muzard.
Dans la deuxième partie de l'émission, "Les Dessous de l'écran" recevait Bertrand Villegas, le patron de l'agence de veille audiovisuelle "The Wit". Alors que le MIPCOM - le marché international des programmes - se tenait la semaine dernière à Cannes, Bertrand Villegas a révélé quelles étaient les tendances en matière de programmes audiovisuels et quelles émissions avaient de fortes chances de débarquer sur nos écrans.
l ECOUTEZ ici l'intégralité des "Dessous de l'écran" du dimanche 22 octobre 2017.