M6 prend une décision radicale. Suite aux accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles autour de Gilbert Rozon, juré de "La France a un incroyable talent", la chaîne annonce dans un communiqué la "suspension" de son talent show, dont la saison 12 devait être lancée le 26 octobre prochain. Comme le rapportent nos confrères du Parisien, toutes les émissions de castings ont déjà été mises en boîte - pour un coût de 2 millions d'euros selon le quotidien -, et M6 devait tourner les demi-finales la semaine prochaine.
Cette déprogrammation à une semaine du lancement était inévitable pour M6. En effet, "La France a un incroyable talent" est l'un des programmes les plus familiaux de la chaîne. La saison 11, diffusée à l'automne 2016, avait rencontré un grand succès en réunissant 3,6 millions de téléspectateurs en moyenne et en audience veille, selon Médiamétrie, soit 15,5% du public. L'émission parvenait ainsi à gagner près de 400.000 curieux et 2,2 points d'audience en un an. Cette édition 2016 signait ainsi la meilleure saison du programme depuis quatre ans.
M6 ne pouvait donc pas maintenir l'émission au vu des accusations portées contre Gilbert Rozon, présent dans le jury de l'émission depuis la toute première saison, en 2006. Si elle avait décidé de le maintenir à l'antenne - un remontage sans Gilbert Rozon étant impossible -, la Six s'exposait ainsi à une éventuelle fuite des annonceurs autour du programme. En lieu et place, M6 proposera un numéro de "Recherche appartement ou maison" le 26 octobre puis "Cauchemar en cuisine" les 2 et 9 novembre.
Cette nuit, le Service de police de la Ville de Montréal a confirmé l'ouverture d'une enquête criminelle pour une affaire d'agression sexuelle à l'encontre du juré. De son côté, le journal canadien "Le Devoir" rapporte les témoignages de neuf femmes qui affirment avoir été victimes de harcèlement et d'agressions sexuelles de la part de Gilbert Rozon. Parmi ces femmes, l'animatrice Pénélope McQuade, la comédienne Salomé Corbo ou encore la réalisatrice Lyne Charlebois. Les faits évoqués s'étalent sur une période couvrant trois décennies. Selon "Le Devoir", certaines de ces femmes étaient mineures au moment des faits qui se seraient tous déroulés dans un contexte professionnel.