Critique. Mélanger des séries à succès ne donne pas forcément un bon résultat. Ce soir, TF1 donnera le coup d'envoi de "Balthazar", sa nouvelle série portée par Tomer Sisley et Hélène de Fougerolles. Un policier en 6x52 minutes auquel TF1 croit visiblement beaucoup puisqu'elle n'avait prévu, à l'origine, de ne commander que deux épisodes avant de signer pour quatre supplémentaires. Tomer Sisley y incarne Raphaël Balthazar, un médecin légiste prodigieux mais surtout imbu de lui-même et aimant un peu trop son corps. En privé, il peine à faire face à la mort de sa femme et continue à discuter avec elle, comme si elle était envie. Face à lui, Hélène de Fougerolles est Hélène Bach, policière tout juste arrivée à la Criminelle sans se faire d'amis, au moment où son mari se montre très distant et ses enfants irrespectueux.
Si le pitch peut paraître intéressant, voire même quelque peu irrévérencieux avec la personnalité présentée comme électrique de Balthazar, l'ensemble est particulièrement fade. Au final, "Balthazar" n'a presque rien d'original et pourrait se résumer en un mélange de nombreuses séries connues, qu'il s'agisse de "Dr. House" pour la personnalité du personnage de Balthazar et son fort amour propre, de "Lucifer" pour l'opposition entre les rôles joués par Tomer Sisley et Hélène de Fougerolles ou encore de "Mentalist" pour l'incroyable talent du Dr. Balthazar, qui ne se trompe JA-MAIS et sa volonté à retrouver l'assassin de sa femme, à la manière de la traque de John Le Rouge.
Ce mix de plusieurs séries s'accompagne de scénarii plus que faciles et cousus de fil blanc. Les enquêtes au coeur de chaque épisode tout comme les histoires personnelles des deux héros sont plus que prévisibles, rappelant même par moments le TF1 de l'époque "Julie Lescaut" ou "Navarro". Seules les intrigues (rares) autour des trop discrets personnages secondaires viennent relever le niveau. Mais rien de tout cela n'a réellement de quoi passionner pour ces trois soirées, certaines scènes reposant uniquement sur le fait que Tomer Sisley doive se mettre torse nu. Et malgré quelques séquences purement physiques, le comédien est la bonne surprise de ces 6 épisodes : drôle, touchant parfois, très juste dans son jeu et parfait pour ce personnage.
Résultat, l'ensemble se laisse regarder malgré tout et ne nécessite qu'une attention minime. Du côté des bons points, Tomer Sisley tient bien son rôle tout au long de la série - hormis une scène de pleurs absolument pas convaincante. Difficile en tout cas d'imaginer une suite - le 6e épisode s'achevant sur un cliffhanger - sans devoir retravailler en profondeur la copie. Car ce "Balthazar" aurait été une très bonne série il y a quelques années mais arrive malheureusement trop tard...